La journée mondiale de la maladie de Parkinson du 11 avril sera l’occasion de souligner la nécessité d’une meilleure maîtrise des données de santé relatives à cette pathologie neurodégénérative, en pleine explosion.
La maladie de Parkinson touche chaque année 25 000 personnes supplémentaires. Près d’une sur cinq a moins de 65 ans. Dans ce contexte, selon les projections publiées par Santé publique France, le nombre de patients parkinsoniens aura augmenté de 56 % en 2030, avec une prévalence de 1/120 chez les plus de 45 ans.
La journée mondiale dédiée le 11 avril à cette maladie neurodégénérative sera l’occasion de changer le regard sur cette pathologie dont sont atteints 160 000 Français. Relayée par des affiches et des spots, comme celui publié par l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM), cette campagne de sensibilisation dépasse les simples clichés réduits aux tremblements.
S’il n’existe aujourd’hui aucune thérapie contre la maladie, des traitements complexes, tant dans le domaine pharmacologique que dans celui des dispositifs médicaux (pompes avec infusions sous-cutanées ou intestinales, stimulation cérébrale profonde), peuvent être mis en œuvre pour lutter contre ses symptômes. L’émergence de ces stratégies nécessite de nouvelles ressources de prises en charge et, par conséquent, de nouvelles données en termes de prévalence, d’étiologie de la maladie et de causes de mortalité (risques de pneumopathies d’inhalation accrus, troubles de la déglutition, troubles de l’équilibre…). Comme le note l'ICM, « les recherches combinées à l’approche de la neuro-informatique et à la Big Data permettraient, à terme, de détecter les présymptômes de la maladie et de proposer aux patients des traitements personnalisés toujours plus efficaces ».
Cette approche ne doit pas occulter le volet prévention alors que l’exposition aux pesticides est identifiée comme facteur de risque, selon Santé publique France, citant plusieurs études. Ainsi, les agriculteurs présentent un risque de développer la maladie de Parkinson supérieur de 10 % à celui de la population générale, en raison de leur contact avec des produits phytosanitaires. Les études soulignent également le rôle de l’exposition non-professionnelle aux pesticides dans une incidence plus élevée de la maladie de Parkinson dans les cantons français les plus agricoles, notamment les cantons viticoles.