Capital détenu par des pharmaciens, monopole pharmaceutique et régulation du maillage territorial. Ces trois piliers de l’officine sont ils compatibles avec l’évolution de la profession ? Cette question, abordée ce matin lors des huitièmes Rencontres de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), a été l’occasion d’insister sur l’importance de continuer à défendre ces trois valeurs de la pharmacie, même si le métier doit inéluctablement changer. « Zéro capitaux ! Pas un centime ne doit venir de l’extérieur de la profession ! Si on ouvre la porte aux investisseurs financiers, elle ne se refermera jamais », martèle Gilles Bonnefond, en rappelant que les biologistes s’en mordent encore les doigts.
Le président de l’USPO est resté tout aussi ferme en ce qui concerne le monopole pharmaceutique. « Tout médicament doit être vendu en pharmacie. Jamais en dehors », relève-t-il, en estimant qu’il faut même voir plus loin. « Pour l’USPO, la pharmacie est une porte d’entrée au parcours de soins. Arrêtons d’organiser le soin autour de la prescription. On oblige les gens à aller à l’hôpital (ou chez le médecin, ndlr), pour avoir un permis de remboursement. Pourquoi le patient serait-il pénalisé (financièrement) lorsqu’il va voir le pharmacien qui peut lui délivrer les mêmes médicaments que le médecin (avec une durée de prescription moindre) ? Les médicaments conseillés par le pharmacien devraient pouvoir, dans certaines conditions, être pris en charge financièrement », propose le président de l’USPO.
Enfin, sur la question de la régulation du maillage territorial, Gilles Bonnefond rappelle que « c’est une richesse sur laquelle l’État peut s’appuyer pour construire un projet de santé. Notamment pour organiser le maintien à domicile des personnes qui souhaitent de plus en plus rester chez elles, pour accompagner au mieux les sorties de l’hôpital ». Les projets ne manquent pas et les pharmaciens sont prêts à s’investir dans ces nouvelles missions.