À la proposition de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) d’ouvrir le capital des officines aux pharmaciens retraités, à l’ensemble des pharmaciens toutes sections confondues, voire aux préparateurs, l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) réaffirme sa volonté de garantir l’indépendance des pharmaciens titulaires. « Le 30 septembre 2014, nous nous étions déjà élevés contre l’éventualité d’une ouverture du capital. Notre position n’a pas changé. L’indépendance du pharmacien est l’un de nos piliers et nous craignons que l’ouverture du capital nous fasse perdre de cette indépendance. Les étudiants qui optent pour l’officine, veulent avoir leur propre pharmacie, être leur propre patron », assène Nassim Mekeddem, président de l’ANEPF.
Les étudiants n’en sont pas moins sensibles à l’intérêt que leur porte l’ensemble des syndicats. Bien que l’ANEPF n’ait pas été consultée pour le sondage qui sert de base au livre blanc que l’UNPF a remis hier à la ministre de la Santé, nombre des propositions du syndicat, dont l’ouverture du capital et la création d’un fonds d’investissement, témoignent d’une volonté de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes diplômés. « Il est vrai qu’il est difficile aujourd’hui de s’installer. Les étudiants de sixième année nous rapportent que les perspectives sont compliquées quand ils ne disposent pas d’apport. Les banques et les pharmaciens désirant céder font moins confiance aux jeunes », reconnaît Nassim Mekeddem. Mais de là à céder aux sirènes de l’UNPF, il y a un pas que l’ANEPF ne franchira pas. « N’étant pas encore dans le métier, nous ne souhaitons pas commenter les modèles économiques, ni les divergences entre syndicats. Nous souhaitons remettre le pharmacien au cœur du métier et fédérer l’ensemble des syndicats autour de ces valeurs », déclare son président.