FORT de 3 500 adhérents, dont 350 sous les enseignes Népenthès et Proxipharma, le groupement a lancé il y a huit ans sa propre marque de distributeur (MDD), Nep, qui compte actuellement 28 gammes réunissant 600 références. Celle-ci est d’ailleurs devenue, cette année, la première marque de parapharmacie dans les officines sous enseigne, devant tous les grands noms du secteur. Mais, pour le président de Népenthès, Christian Grenier, l’enseigne, les devantures extérieures et le développement de Nep ne constituaient que « 50 % du chemin », lequel se complète maintenant par « l’enseigne globale », c’est-à-dire un réaménagement intérieur de l’officine pour optimiser les stratégies de vente du groupement. Selon les besoins du pharmacien, l’enseigne intérieure se traduira par un réagencement complet ou un simple relooking de l’officine, qui peuvent être réalisés en un ou deux jours. L’enseigne globale réorganise l’officine autour d’espaces dédiés clairement définis, tout en l’adaptant aux attentes des clients et aux nouvelles missions des pharmaciens, avec, par exemple, des espaces de confidentialité pour les entretiens. Les espaces dédiés concernent les « soins du quotidien aux bons prix », les promotions, les produits pour bébés, la beauté, l’orthopédie et la contention, et l’automédication responsable. Ce dernier terme prend toute sa signification car, si les produits qui s’y trouvent sont en libre-service, comme le souhaitent 8 clients sur 10, les patients sont néanmoins incités à faire inscrire leur achat sur le dossier pharmaceutique. Cela permet au pharmacien de détecter plus facilement une contre indication ou un risque, et, donc, de réorienter son conseil. Plusieurs molécules, dont l’ibuprofène, le diclofénac, la cétirizine et la loratadine composent déjà cette nouvelle gamme « responsable », appelée à s’étoffer au cours des prochains mois et disposant d’une signalétique spécifique.
L’enjeu des marques d’enseigne.
Népenthès souhaite que le nombre d’officines sous enseigne double, voire triple, dans les années à venir, et a démontré, lors du congrès, que cette stratégie est la plus efficace pour promouvoir la pharmacie officinale dans le respect de l’éthique. La MDD Nep, que ses promoteurs préfèrent d’ailleurs appeler dorénavant marque d’enseigne, répond, selon eux, à une attente réelle des consommateurs. Les MDD progressent en effet dans tous les secteurs du commerce. Mieux, elles permettent à certains d’entre eux d’échapper à la récession, comme, par exemple, Sephora, dont la MDD représente 40 % de son chiffre d’affaires, et qui est ainsi la seule enseigne de parfumerie à ne pas avoir perdu de clients cette année.
Au cours des 9 premiers mois de 2012, les pharmacies Népenthès ont vendu plus de 3 millions de boîtes de produits Nep, soit 49 % de plus qu’un an auparavant. « Au-delà de la qualité, qui fait que des patients viennent spécialement dans nos pharmacies pour ces produits, Nep est désormais bien connue du public », se félicite Christian Grenier. Les enquêtes effectuées auprès des acheteurs de Nep montrent qu’ils sont 100 % à en être satisfaits, le « client type » étant plutôt une cliente de 40 ans et plus, avec un niveau socio-économique élevé. Les enjeux de la MDD sont énormes pour les officines, rappelle Népenthès, surtout à l’heure du recul des prescriptions et des baisses de prix des médicaments vignettés. En 2015, souligne Christian Grenier, la MDD représentera jusqu’à 13 % du chiffre d’affaires des officines, soit 20 % de leur marge.
À côté de la marque d’enseigne et de toutes les actions d’accompagnement du pharmacien, Népenthès entend développer aussi la fonction d’acheteur des officinaux, indispensable pour assurer leur avenir. La centrale d’achat de Népenthès a connu une belle progression en 2012, avec un chiffre d’affaires total de 7 millions d’euros, soit 36 % de plus que l’année précédente. « Vous avez des armes pour assurer votre développement tout en conservant vos valeurs de professionnels de santé indépendants », ont rappelé les responsables du groupement tout au long du congrès. Les pharmaciens auront besoin de toutes ces armes pour relever les défis économiques et professionnels qui les attendent, comme l’ont montré, chiffres et données à l’appui, les différentes sessions du congrès. Mais, entre les séances de travail, ces quatre jours de rencontres à Strasbourg ont su accorder aussi aux congressistes une place de choix aux charmes de l’Alsace, de sa culture et de sa gastronomie.