« Grand cru, fleuron de nos sites industriels… » Artur Cwiok, président Mylan France et Sud-Europe, n’a pas lésiné sur les métaphores lors de la cérémonie d’anniversaire de son site de Mérignac, dans la banlieue de Bordeaux.
Le 21 juin, cette usine de 230 salariés (dont 8 pharmaciens) a fêté ses cinquante ans d’existence et de succès. Une histoire, née de la volonté d’un pharmacien d’officine bordelais (voir encadré) qui a donné naissance à une unité de production pharmaceutique de pointe, centre européen de la production de Bétadine. Ce produit phare dont la production (38 millions d’unités flacons, tubes, boîtes) est déclinée sous de nombreuses formes destinées aux officines comme au milieu hospitalier (liquide, unidoses, gazes imbibées, bientôt lingettes). Une variété de présentations qui permet de stabiliser ce marché, malgré la relative décroissance de certains produits de la gamme (savon liquide).
Diversification
L’usine de Mérignac a également su diversifier ses activités avec la poursuite de la production de Sargenor (antiasthénique) ou le développement d’Elidel (traitement des dermites atopiques) qui a obtenu en 2014 l’agrément FDA. Elle exporte ainsi près de 300 références vers 50 pays et a investi 20 M€ durant les 5 dernières années. Quant à son avenir, les dirigeants de Mylan n’ont fait strictement aucune annonce, sinon rappelé leur attachement à leur présence européenne : « Alors que d’autres délocalisent, nous allons à contre-courant, en développant notre production en Europe, a expliqué Jacek Glinca, président de Mylan Europe (4,4 milliards $ de CA). Et la France* est au cœur de ce dispositif. Avec 3 000 représentants commerciaux en Europe dans 35 pays, et 10 000 salariés, personne ne peut se comparer à notre réseau. »
Un savoir-faire intransférable
Si l’exemple régional d’UPSA (projet de vente par BMS) peut poser question, Fabien Darasse, directeur du site de Mérignac, s’est montré résolument rassurant : « Le transfert est inenvisageable pour notre production de Bétadine, en raison des savoir-faire et de la maîtrise opérationnelle de nos équipes. Les techniciens de nos lignes de production ont en moyenne 12 ans d’expérience. Et le produit n’est pas facile à copier. »
Pour l’heure, l’usine investit dans la sérialisation et l’inviolabilité, en attendant mieux : en juillet, elle externalisera son service expédition, ce qui devrait libérer 30 % de sa surface (près de 5000m²) pour de nouvelles opportunités, comme le souligne Fabien Darasse : « Nous nous tenons disponibles pour le groupe afin de produire de nouveaux volumes. »
* Autres sites de production Mylan en France : Chatillon-sur-Chalaronne (Ain) et Meyzieu, dans la métropole lyonnaise.