Ils étaient 260 à l'École de santé des armées de Lyon jeudi dernier, pour les Entretiens de Galien. Lors de cette journée, les participants ont pu assister à plusieurs conférences et tables rondes autour de thèmes variés. Le décloisonnement des professions de santé a notamment été l'un des fils conducteurs de la journée. « C'est une notion très importante, estime Raphaël Moreau, membre du comité d'organisation des Entretiens de Galien. Nous avons déjà commencé à décloisonner entre la ville et l'hôpital, mais cela doit aller beaucoup plus loin. L'hôpital ne pourra pas accueillir tous les malades vieillissants et polymédicamentés. Ils devront rester chez eux, donc les professionnels de santé libéraux seront la porte d'entrée vers leur parcours de soins et il faudra que nous puissions les orienter au mieux. »
Mais pour favoriser ce décloisonnement entre médico-social, hôpitaux généraux, hôpitaux spécialisés et professionnels libéraux, « il faudra alléger les procédures et que la France se modernise », insiste le Pr Loïc Geffroy, lors d'une intervention sur la santé connectée. « Il faut aussi un meilleur partage de l'information entre les professionnels, ajoute Raphaël Moreau. Il faut par exemple pouvoir partager des résultats de biologie, ou d'autres examens. Le corps médical n'est plus fermé à la mise en commun de cette information, si elle passe par des systèmes de messagerie sécurisée. Il faut également penser à cette même sécurité pour les partages de données concernant les objets connectés. »
Développer la prévention
Autre thème phare de la journée : la prévention. « Nous devons accorder plus de place à la prévention », juge Raphaël Moreau. Aussi bien dans la lutte contre le tabagisme, par exemple, que dans la vaccination. « Il y aura une nouvelle édition du mois sans tabac cette année, annonce-t-il. Les pharmaciens ont notamment un rôle à jouer pour faire de la prévention très tôt, chez les enfants de 11-12 ans. Quant à la vaccination, la région Auvergne-Rhône-Alpes fait partie de l'expérimentation pour la vaccination antigrippale et les pharmaciens seront jugés non pas sur le nombre de vaccins vendus mais sur l'amélioration de la couverture vaccinale de la région », prévient-il.
Une autre table ronde a permis d'évoquer le rôle des pharmaciens et le point de vue du médecin sur l'observance. « Aujourd'hui, nous savons très bien qu'elle n'est pas parfaite : même si le patient assure qu'il prend bien son traitement ce n'est pas toujours vrai, relève Raphaël Moreau. Le pharmacien a donc un rôle crucial à jouer dans la sensibilisation du patient à la prise correcte de son traitement. » Par ailleurs, « les intervenants ont fait part de la nécessité d'évaluer le bénéfice des entretiens pharmaceutiques, poursuit Raphaël Moreau. Cette démarche rejoint le bilan de médication qui commence à se mettre en place. »
« Il y a un nouveau regard du patient sur les pharmaciens, estime-t-il. Nous ne sommes plus simplement des dispensateurs qualifiés d'un produit pharmaceutique. Désormais, nous voyons que les pharmaciens sont tournés vers les patients et ont envie d'apporter des solutions thérapeutiques, mais aussi d'accompagnement dans le système de soins », conclut Raphaël Moreau.