Interrogé lors d'une conférence consacrée aux 20 ans du Laboratoire Biogaran, son président, Pascal Brière, s'est dit prêt à réinvestir le marché de la lévothyroxine si l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) le demande.
Seul laboratoire à proposer un générique de Lévothyrox, Biogaran a cessé sa commercialisation en 2016. Si l'Agence du médicament le lui demande, il pourrait revenir sur le marché d'ici à deux mois et demi. Lancée en 2009 sur le marché français, la lévothyroxine Biogaran avait été confrontée aux mêmes aléas que le Lévothyrox nouvelle formule. « La lévothyroxine n'est pas un produit stable. Lorsque nous avons développé la version générique, avec les moyens techniques d'aujourd'hui, nous avons pu proposer une formule délivrant 100 % de la substance active », se souvient Pascal Brière. Face à des remontées sur des déséquilibres hormonaux, il investigue avec l'ANSM et constate des dosages de TSH et de T4 modifiés avec son médicament. Trop stable ! Les patients se détournent de la version générique, le laboratoire souhaite arrêter sa commercialisation, mais prolonge sa présence sur le marché à la demande de l'ANSM car le fabricant du princeps n'est pas en capacité de couvrir le besoin de tous les patients.
Parallèlement, l'ANSM a demandé à Merck KGaA et à Biogaran de revoir leur formule. Le génériqueur devrait être prêt pour fin 2018. Entre-temps, face aux difficultés rencontrées par la nouvelle formulation du Lévothyrox, l'ANSM a repris contact avec Biogaran. « Nous nous en remettrons à la décision de l'ANSM, mais il ne faut pas que le remède soit pire que le mal. Des patients sont en cours de rééquilibrage, il ne faudrait pas changer une nouvelle fois le produit délivré », indique Pascal Brière.