LE LABORATOIRE a découvert la Josacine, le Tacrolimus et Dificlir qui vient d’obtenir le Prix Galien. Des noms qui illustrent une mutation réussie des médicaments de large prescription à ceux, à fortes valeurs ajoutées et réservées à des marchés beaucoup plus ciblés (1).
Né de la fusion de Yamanouchi et de Fujisawa, en 2005, Astellas est le 2e groupe pharmaceutique japonais au plan mondial, réalisant 45 % de son CA en dehors du Japon (20 % en Europe). La France figure parmi les 3 premières filiales européennes avec un CA qui atteindra 200 millions d’euros en 2013, en progression de 7 % par an depuis 5 ans.
Ce résultat s’explique bien sûr par l’énorme et durable succès du Tacrolimus qui reste le médicament phare d’Astellas dans la prévention et le traitement des rejets de greffe. Mais le portefeuille du laboratoire est beaucoup plus vaste et il grandit rapidement, au rythme d’un lancement par an en couvrant six grands secteurs : l’immunologie et les transplantations mais aussi l’urologie, la cancérologie, le SNC, l’infectiologie et la dermatologie.
Avec la coexistence de produits de médecine générale et de spécialités, une règle s’applique tout particulièrement à l’infectiologie : à côté de grands classiques de l’antibiothérapie de ville (Josacine et Orbénine), Astellas a massivement investi dans la R&D en infectiologie, avec à la clé deux innovations importantes.
Le Galien à Dificlir.
Tout d’abord Mycamine, antifongique indiqué dans le traitement des candidoses chez l’adulte et chez l’enfant (lancé en 2009) et aujourd’hui Dificlir, premier représentant d’une nouvelle classe d’antibiotiques, les macrocycliques indiqués dans le traitement des infections à clostridium difficile, chez l’adulte. Une ASMR3 et le Prix Galien 2013 récompensent cette innovation importante : Dificlir est aussi efficace que le traitement de référence par vancomycine (9 guérisons sur 10 après 10 jours de traitement) et il réduit de 50 % le risque de récidive à 30 jours. De plus, Dificlir a un spectre droit, dirigé uniquement contre C. difficile et à une action limitée au tractus intestinal : faible impact sur la flore intestinale, absence de diffusion systémique.
Cancérologue et diabétologue.
Le souci d’Astellas de s’orienter vers les besoins médicaux non satisfaits conduit le laboratoire à privilégier deux secteurs : la cancérologie et les maladies métaboliques.
En cancérologie les premiers espoirs se portent sur le cancer de la prostate à un stade avancé (Eligard et Xtandi). Dans les maladies métaboliques le diabète est bien entendu la principale cible avec plusieurs projets en développement, en particulier avec une molécule très prometteuse (phase III) dans la néphropathie diabétique.
Au total, plus de 45 molécules sont en R et D, dont 10 en cancérologie : dans le contexte actuel si difficile de la pharmacie mondiale, un tel portefeuille peut engendrer un optimisme raisonné conclut Patrick Errard, directeur d’Astellas France.
(1) Conférence de presse organisée par Astellas France