Créé en 1970, le Prix Galien récompense chaque année des innovations thérapeutiques récentes ainsi que des travaux de recherche pharmaceutique. Dans le détail, le Prix Galien se décline en six volets : les médicaments, les travaux de recherche, les dispositifs médicaux, la e-santé, l’accompagnement du patient et enfin, la dermocosmétique et dermatologie esthétique.
Cette année, pas moins de 107 candidats ont présenté un produit ou projet au jury d’experts du Prix Galien, présidé par le Pr François Bricaire, ancien chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, professeur à l’université Paris-VI, membre de l'Académie nationale de médecine et président des opérations internationales de la Croix-Rouge française.
Parmi ces candidats, huit lauréats ont reçu la médaille du Galien, lors de la cérémonie de remise des prix qui s’est déroulée le 6 décembre 2017, à Paris.
E-santé : la pharmacie récompensée
Le volet e-santé du Prix Galien a été décerné à l’application « Mon carnet AVK », conçue par Sébastien Faure, professeur de pharmacologie à la faculté de pharmacie d'Angers, et développée par la société Observia. Cette application gratuite apporte des fonctionnalités qui facilitent le quotidien des patients traités par antivitamines K. Notamment, elle permet de saisir de manière très intuitive les résultats d'INR en fonction des doses d'anticoagulants, et de réaliser des tableaux et des graphiques avec les données du patient. « Mon carnet AVK » permet aussi de noter dans l’agenda du téléphone (avec option de rappel) les dates auxquelles les examens de laboratoire (INR) doivent être réalisés ainsi que les prises quotidiennes de médicaments.
« Cheer up » dans l’accompagnement du patient
Dans le volet accompagnement du patient, le Prix Galien a distingué la fédération « Cheer up », créée en 2003 par Pierre Janicot, qui a été atteint d’un cancer durant ses études. À cette époque, le jeune homme s’est rendu compte que les jeunes étaient trop isolés dans les services d’oncologie, dans lesquels la moyenne d’âge est de 65 ans. En intégrant l’ESSEC, Pierre Janicot a alors décidé de créer une fédération d’associations, pour accompagner les adolescents et jeunes adultes atteints de cancer dans la réalisation de projets qui leur tiennent à cœur. Aujourd’hui, environ 350 bénévoles sont recrutés chaque année dans les grandes écoles et universités. Ils interviennent dans une trentaine d’hôpitaux, mais également à domicile ou à distance, notamment avec des visites par Skype.
EOS, l’imagerie peu irradiante
Lauréat du volet dispositif médical du Prix Galien, le système EOS est une solution d’imagerie révolutionnaire. EOS permet de réduire considérablement les doses de rayons X (de 8 à 10 fois moins pour la radiologie bidimensionnelle, de 800 à 1 000 fois moins pour la radiologie tridimensionnelle) grâce à l’utilisation d’un détecteur gazeux des rayons X (technique fondée sur les travaux de Georges Charpak, prix Nobel de physique en 1992). De plus, l’examen du corps entier est effectué en position debout ou assise, ce qui n’est pas possible aujourd’hui avec le scanner ou l’IRM. Par ailleurs, EOS, permet de construire un modèle en 3D du squelette du patient et, en l'associant à un logiciel de planification chirurgicale 3D, le médecin peut simuler ou contrôler en trois dimensions une chirurgie de la hanche, du genou, du rachis, etc.
Prix dermocosmétique et dermatologie esthétique
Dans la catégorie « produit », le Prix Galien volet dermocosmétique et dermatologie esthétique a récompensé Clairial Sérum, un nouveau correcteur anti-taches du Laboratoire SVR. Son efficacité a été démontrée cliniquement, dès le 14e jour de traitement, sur tous les phototypes et sur les principaux types de troubles pigmentaires, les lentigos et les mélasmas. L'originalité du produit tient surtout à l'utilisation d'un actif mimétique de la blancheur palmo-plantaire, le dérivé de férulate.
Dans la catégorie « travaux de recherche », le Prix Galien volet dermocosmétique et dermatologie esthétique a récompensé le Pr Thierry Passeron (hôpital de l'Archet, Nice), dont l'équipe a démontré, pour la première fois, le rôle de la microvascularisation dans la pigmentation cutanée.
En mettant en culture des mélanocytes avec des cellules endothéliales de la microvascularisation cutanée, les chercheurs ont observé que les cellules endothéliales étaient capables de stimuler la mélanogenèse. Ce phénomène passe par la production d'endothéline 1 sécrétée par les cellules endothéliales : l'endothéline se fixe sur un récepteur spécifique à la surface des mélanocytes (EDNRB), pour ensuite activer la tyrosinase et le DCT (dopachrome tautomerase) afin de produire de la mélanine.
Plus intéressant encore, si la microvascularisation cutanée est capable de stimuler la pigmentation, des études montrent que ce processus peut être bloqué en inhibant le récepteur spécifique EDNRB. Ceci ouvre la voie d'un traitement des troubles pigmentaires, au premier rang desquels le mélasma, mais aussi les hyperpigmentations post-inflammatoires, par des inhibiteurs topiques de l'EDNRB.