« L’édition 2015 revêt une importance toute particulière au regard des enjeux des élections URPS de cette fin d’année », explique Alain Boetsch, président du Congrès national des pharmaciens. L’événement se déroulera également en plein débat sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2016 marqué par une progression de l’ONDAM* historiquement basse, fixée à 1,75 %.
Le programme des tables rondes (voir encadré) reflète « notre vision de la pharmacie d’officine dans les années à venir », indique Philippe Gaertner, président de la FSPF. Pour lui, la croissance ne sera pas à rechercher dans le médicament remboursable, mais dans d’autres secteurs d’activités. « Mais nous souhaitons stabiliser la partie de notre activité liée à la dispensation du médicament remboursable », précise-t-il. Le pharmacien doit donc occuper toute la place qui lui revient dans les domaines de l’observance des traitements ou de la santé connectée. Face aux mutations que connaît actuellement la profession, tant sur le plan de l’exercice professionnel, avec les nouvelles missions, que sur le plan économique avec l’arrivée des honoraires, le président de la FSPF estime que c’est à elle de définir et de construire son avenir. Dans ce contexte, Philippe Gaertner rappelle sa ferme opposition à l’ouverture du capital des pharmacies, comme le propose l’Union nationale des pharmacies de France (« le Quotidien » du 24 septembre). « La Fédération défend l’indépendance du pharmacien » qui exerce, insiste-t-il. Dans la perspective des prochaines élections aux URPS, le président de la FSPF souligne que ce sera l’occasion pour les confrères de se positionner sur l’évolution de la pharmacie qu’ils souhaitent. Et Philippe Gaertner de défendre à nouveau la réforme de l’honoraire. Mais il ne s’agit là pour lui qu’une étape, l’objectif étant de mettre en place un honoraire à l’ordonnance.
Quoi qu’il en soit, rien ne pourra rester en l’état car, désormais, une pharmacie ferme tous les deux jours, parfois à la suite de regroupements, mais aussi faute de repreneurs. « Il y a une certaine morosité qui a des conséquences lors des cessions des officines, observe pour sa part Albin Dumas, président de l’APR. Mais nous avons eu quand même des réassurances du gouvernement en ce qui concerne les piliers de l’officine. » Certes, fait-il remarquer, le modèle économique des pharmacies rurales est particulier, la clientèle étant essentiellement constituée de personnes âgées et de malades chroniques dont les traitements sont régulièrement touchés par les baisses de prix. Toutefois, il reste convaincu « qu’il y a toujours un avenir pour l’exercice en milieu rural ».