Ce document appelle les États, comme l’Europe elle-même, à maximiser les avantages des officines à travers le développement des nouvelles missions du pharmacien, notamment en matière de suivi des traitements et de réduction des risques. Il les invite, de même, à mieux associer les officinaux aux programmes de soins interprofessionnels, et à garantir l’accès des pharmaciens aux dossiers patients et aux listes de médicaments qui leur sont prescrits.
La « Vision 2030 » souhaite aussi que les pharmaciens soient consultés lors de la mise en place de nouvelles infrastructures numériques dans le système de soins, et que leur rôle en tant que source fiable d’information sur la santé soit mieux reconnu. Pour renforcer la sécurité des traitements et des patients, les pharmaciens doivent pouvoir intégrer la pharmacie clinique et la pharmacogénétique dans leur pratique. Outre les médicaments et les équipements nécessaires aux patients, les officines devront aussi proposer des actions de dépistage, de tri et de bon usage des médicaments, ainsi que de promotion et d’éducation à la santé. La valeur ajoutée des officines devra être quantifiée plus précisément. Enfin, la rémunération des pharmaciens devra refléter l’importance de leur engagement dans le domaine des soins pharmaceutiques, et témoigner de leur contribution à la qualité et à la résilience des systèmes de santé dans lesquels ils évoluent.
Des exemples à développer
Les dix points du document sont illustrés par une liste d’exemples pris au sein des différents pays membres du Groupement : parmi les initiatives mises en avant, on trouve notamment le dossier pharmaceutique (DP) français, le développement de la pharmacogénétique au sein des officines néerlandaises, ou la banque de donnée sur les ruptures de stock mise en place par les pharmaciens espagnols, qui permet de les prévenir, et surtout d’y répondre plus rapidement. De même, la distribution des antirétroviraux dans les pharmacies portugaises ou les consultations menées par les pharmaciens anglais lors de la mise en place de nouveaux traitements constituent d’autres initiatives à développer en Europe.
Président en exercice du GPEU, Michal Byliniak, vice-président de l’Ordre des pharmaciens polonais, souligne dans sa préface que l’heure était arrivée de mieux reconnaître la contribution vitale des pharmaciens à la santé des Européens, mais aussi à la qualité des services de santé. Confrontés à des défis communs, les pharmaciens européens facilitent l’accès de tous les Européens à des traitements de qualité, mais aussi à la prévention, dans le cadre de prestations adaptées à chaque individu, poursuit-il. Rappelons que le GPUE, installé au cœur du quartier européen de Bruxelles, réunit les associations professionnelles et les Ordres de 31 États membres, dont la quasi-totalité des pays de l’UE, mais aussi la Suisse, la Serbie, la Turquie, la Macédoine et la Norvège. La France y est représentée à travers la section A de l’Ordre, la FSPF et l’USPO. Le 1er janvier 2019, la Pologne a succédé à l’Espagne à la tête du groupement, et occupera cette fonction jusqu’au 31 décembre, avant de céder la place à un pays qui sera désigné en cours d’année.