Les membres de l’association Cosplayers de France avaient revêtu les habits des célèbres apprentis sorciers pour prendre la pause dans l’apothicairerie du XVIIIe siècle, une des plus belles de France. « Avant sa fermeture pour 2 ans, le 21 mai, nous voulions faire découvrir les collections de l’apothicairerie d’une manière différente et attirer le jeune public », explique Eric Blanchegorge, directeur des musées de Troyes. Pari gagné ! Tous les ateliers affichent complets, que ce soit la lecture « Magie et sorcellerie » du samedi matin, en partenariat avec la médiathèque, le cours de fabrication de baguettes magiques ou l’atelier « Herbier et pharmacopée ».
Dans l’apothicairerie, la magie opère. Les anciennes recettes d’apothicaire ont d’étranges similitudes avec celles concoctées par Hermione et Harry. Entre magie et réalité, J.K. Rowling est allée farfouiller dans les archives. Juliette Faivre-Préda, attachée de conservation à l’apothicairerie, s’est plongée dans le roman pour en extraire des passages croustillants à mettre en lien avec la pharmacopée du XVIIIe siècle dont le visiteur peut voir de nombreux ingrédients peints sur les 319 silènes de bois peint ou inscrits sur les cartouches des faïences.
« apothicaire-sorcier »
L’armoise et la valériane dont Harry se sert pour réaliser le philtre de Mort Vivante, la mandragore qui « possède de nombreuses propriétés curatives », ou le sang-dragon dont « Hermione passait son temps à réciter les douze usages ». Toutes ces herbes magiques étaient utilisées par l’apothicaire, et l’on s’amuse à les rechercher sur les étagères de la vieille pharmacie. Faust, l’adolescent qui joue Harry Potter et qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau, confie qu’il aimerait reproduire le polynectar, la fameuse potion la plus difficile à préparer dans le roman qui permet de prendre l’apparence de quelqu’un d’autre. Il faut rassembler des chrysopes, des sangsues ou encore de la corne de bicorne en poudre… « Je me demande quel goût ça a ! », dit-il avec le sourire.
Dans le premier tome, Harry Potter se rend dans une apothicairerie à l’odeur pestilentielle où, « disposés sur des étagères, on voyait des bocaux remplis d’herbe, de racines séchées et de poudre brillante. Des plumes d’oiseaux, des crochets de serpents, des serres de rapaces pendaient du plafond ». À Troyes, ce week-end, l’apothicairerie retranscrivait à merveille l’atmosphère magique du roman. Et tout le monde a joué à l’apprenti « apothicaire-sorcier ».
Il faudra revenir dans deux ans, les collections auront en plus été restaurées !
Pour la nuit des musées, samedi 19 mai à partir de 20 heures, une dernière animation est proposée dans l’apothicairerie : une lecture thématique « Remèdes et élixirs » dans une ambiance nocturne.
Réservation : a.cardoso@ville-troyes.fr et par téléphone au 03 25 80 98 97.