Les syndicats d'officinaux, qui estiment que des facteurs de croissance du marché des génériques existent encore, comptent également jouer un rôle dans le développement des biosimilaires.
L’avenant relatif à la ROSP génériques pour 2018 porte l’objectif national de substitution à 90 %. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a refusé de signer ce texte qui confirme une diminution de la ROSP de 25 millions d’euros par rapport à cette année. Pour son président, Philippe Gaertner, le développement du générique a un avenir, à condition que le pharmacien y trouve son compte. Dans le cas contraire, « il arrêtera de promouvoir ces médicaments », a-t-il expliqué lors d'une conférence à PharmagoraPlus. Le président de la FSPF estime également que les officinaux doivent être pris au sérieux pour développer les biosimilaires, déplorant que le décret encadrant l'interchangeabilité et la substitution de ces produits ne soit toujours pas paru. « Le cycle n'est pas fini si l'ancien monde des génériques continue d'être intéressant, et si le nouveau monde des biosimilaires se met en place », résume Philippe Gaertner.
Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), pointe, pour sa part, des écarts de prix de plus en plus faibles entre princeps et générique. « Quand l'écart de prix tombe à 10 %, cela revient à appliquer un TFR sans le dire », dénonce le président de l'USPO qui pense, lui aussi, que le marché des génériques a encore un potentiel de développement. Parmi les facteurs de croissance aujourd'hui inexploités, Gilles Bonnefond évoque la possibilité de substituer les médicaments inhalés. Il préconise aussi de « travailler » sur les 7 à 8 % de mentions « non substituables » apposées abusivement sur les ordonnances. Enfin, pour lui aussi, « il faut confier la substitution des biosimilaires aux pharmaciens ». « Ne réitérons pas l'erreur commise avec les génériques il y a 20 ans en confiant le développement des biosimilaires uniquement aux médecins », prévient Gilles Bonnefond.