Les syndicats d’officinaux et l’assurance-maladie ont rendez-vous le 10 octobre pour une nouvelle séance de négociations sur l’évolution de la rémunération. La réunion de « la dernière chance », selon le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Gaertner. Car il y a plus que jamais urgence à réformer le mode de rémunération des pharmaciens (voir ci-dessus). À quelques jours de ce rendez-vous crucial pour la profession, « le Quotidien » a organisé une table ronde réunissant représentants des syndicats d’officinaux et de l’assurance-maladie, dans le cadre de la « Journée de l’économie de l’officine ». Et, bonne nouvelle, les deux parties ne semblent pas loin de trouver un terrain d’entente. « Je ne parlerais pas de choses qui coincent avec l’assurance-maladie », affirme ainsi Christelle Ratignier-Carbonneil, responsable du département des produits de santé à la CNAM*, qui rappelle que deux nouveaux modes de rémunération ont déjà été mis en place : la prime générique et le forfait pour l’accompagnement des patients chroniques. Quoi qu’il en soit, elle estime que l’acte pharmaceutique doit être aujourd’hui revalorisé. Les syndicats ne la contrediront pas. En effet, « 28 % des ordonnances ne dégagent que 2,50 euros de marge », explique ainsi Paul Gelbhart, de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Philippe Besset, vice-président de la FSPF, estime que l’on pourrait introduire au moins 25 % d’honoraires de dispensation. Or, si cet honoraire correspond simplement à une augmentation du forfait à la boîte, comme l’avait précédemment proposé par la CNAM, la rémunération dépendrait encore totalement des volumes.
Christelle Ratignier-Carbonneil avance une proposition intermédiaire. « On peut imaginer une mise en place séquentielle d’un honoraire à la boîte associé à un honoraire complètement déconnecté des prix et des volumes », explique-t-elle. En pratique, on pourrait avoir 22 % de l’honoraire encore dépendant des volumes et 3 % complètement indépendants. Puis augmenter progressivement cette dernière part. Il faut y aller par pallier car la mise en œuvre d’une rémunération totalement indépendante des prix et des volumes n’est pas facile. « Nous devons apprécier de façon extrêmement fine l’impact sur les officines de chaque hypothèse, car l’important est de garantir la stabilité du réseau et la qualité de la dispensation du médicament au patient », souligne Christelle Ratignier-Carbonneil.