L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) réitère sa position concernant les médicaments à base de pseudoéphédrine par voie orale et signe un communiqué envoyé aux professionnels de santé pour rappeler les risques du vasoconstricteur. Et son inutilité en cas de rhume.
Médicaments de confort avec risques graves d’effets indésirables : l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) réitère sa recommandation de ne pas utiliser les médicaments à base de pseudoéphédrine par voie orale en cas de rhume et envoie aujourd’hui aux professionnels de santé un courriel, co-signé avec des médecins et des pharmaciens (le Collège de médecine générale, le Conseil national professionnel d’ORL, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine), pour rappeler la conduite à tenir.
Revenant sur des effets indésirables « susceptibles d’apparaître chez des patients sans facteur de risque ni antécédent médical, quelles que soient la dose et la durée du traitement par pseudoéphédrine » (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, neuropathie optique ischémique, convulsions, réactions cutanées graves telles que pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG), syndrome d'encéphalopathie postérieure réversible (PRES), syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible (RCVS)…), l’ANSM insiste : « Le rhume guérit spontanément en 7 à 10 jours sans médicaments. »
Et de rappeler les mesures non médicamenteuses à conseiller au comptoir : sérum physiologique, sprays d’eau thermale ou d’eau de mer pour humidifier l’intérieur du nez, boire suffisamment, dormir la tête surélevée, maintenir une atmosphère fraîche (18-20 °C) et aérer régulièrement les pièces, appliquer les gestes barrières.
Pour mémoire, l’Agence européenne du médicament (EMA) avait revu en décembre dernier ses recommandations sur les médicaments à base de pseudoéphédrine par voie orale, suite à la remontée de nouvelles données de sécurité. Pour limiter les risques de syndrome d'encéphalopathie postérieure réversible (PRES) et de syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible (RCVS) associé à la prise de pseudoéphédrine, le comité européen pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) avait décidé d’ajouter de nouvelles contre-indications et mises en garde. « Il ne prend pas suffisamment en compte la gravité des effets indésirables auxquels les patients sont inutilement exposés pour soulager un symptôme bénin qui bénéficie d'alternatives sûres », avait alors répondu l’ANSM, jugeant ces recommandations insuffisantes.