Sept tomes (écrits de 1908 à 1922), quelque 3 000 pages : c'est à une traversée d'« À la recherche du temps perdu » qu'invite la BnF (site François Mitterrand) avec l'exposition « Marcel Proust. La fabrique de l'œuvre » (jusqu'au 22 janvier). Tome après tome, avec près de 370 documents (manuscrits, tableaux, photographies, objets, costumes), l'exposition raconte l'élaboration du roman, en s'appuyant sur les résultats de la recherche proustienne depuis vingt ans. Les carnets de notes, brouillons, « paperoles » (longues bandes de papier collées bout à bout), épreuves annotées, éclairent par exemple l'invention du fameux incipit « Longtemps, je me suis couché de bonne heure », ou celle de la madeleine, qui a failli être du pain rassis puis une biscotte. À noter que l'exposition sera gratuite le 18 novembre, jour de la mort de l'écrivain, à 51 ans.
Pour commémorer ce centenaire, Gallimard propose « la Recherche » en coffret de 2 volumes (1 500 pages environ chacun) à tirage limité (110 €), et réédite en Folio « Marcel Proust », la biographie signée du grand spécialiste Jean Tadié (2 tomes, 9,90 € chacun, ou 21 € en coffret, soit 1 550 pages). Parmi les nouvelles parutions, un beau livre, « Proust et les arts », de Thierry Laget, chez Hazan (280 p., 120 €), qui évoque la vie et l'œuvre de l'écrivain par le prisme de ses goûts artistiques, des premiers pas du jeune homme en quête d'une vocation à ceux du romancier inventeur du peintre Elstir. On y croise, illustrations à l'appui, Giotto, Vermeer, Van Dyck, Turner, Monet, Manet, Rodin, Whistler et d'autres artistes moins connus, comme l'Américain Harrison, rencontré en Bretagne.
Citons encore, paru récemment, « Proust et le temps » (le Pommier, 304 p., 22 €), un dictionnaire dirigé par Isabelle Serça (philologue) qui confronte les conceptions du temps et de la mémoire de l'auteur de « la Recherche » et celles des sciences contemporaines (avec entre autres le mathématicien Alain Connes, le biologiste Jean-Marc Devaud, le physicien Étienne Klein, l'historienne Colette Zytnicki et l'écrivaine Maylis de Kerangal).