Débutant à l’âge adulte, la PNS est la plus fréquente des rhinosinusites chroniques. Elle est caractérisée par le développement bilatéral et multifocal de polypes dans les cavités nasales et sinusiennes. Elle affecte plus fréquemment les hommes que les femmes et les premiers symptômes débutent souvent avant 30 ans.
Dans les formes les plus sévères, l’obstruction permanente provoquée par les polypes peut être complète et empêcher la respiration nasale. Cette obstruction est alors responsable d’une rhinorrhée continue, d’algies faciales périorbitaires ou frontales et d’un risque de surinfection. L’anosmie (perte de l’odorat) et l’agueusie (perte du goût) sont les deux symptômes ayant une forte valeur d’orientation diagnostique vers une PNS et ils ont l'impact le plus important sur la qualité de vie des patients.
La prise en charge thérapeutique actuelle ne permet pas un contrôle optimal de cette pathologie chez de nombreux patients. Quelle que soit la sévérité des symptômes, les corticostéroïdes par voie nasale associés à un lavage par une solution saline constituent le traitement de première intention. Lorsque les symptômes s’aggravent ou en cas d’échec des corticostéroïdes locaux, l’utilisation de corticostéroïdes systémiques est préconisée en cure courte. La chirurgie est indiquée en cas de PNS sévère et résistante à un traitement médical bien conduit. On estime que 46 à 78 % des patients auront besoin d’une intervention chirurgicale, mais la récidive des polypes est fréquente (jusqu’à 80 % des patients) et nécessite une nouvelle intervention chirurgicale dans un environ un tiers des cas.
Un mécanisme d'action inédit
Comme de nombreuses pathologies inflammatoires telles que l’asthme, la dermatite atopique (DA), l’œsophagite à éosinophiles ou encore les allergies liées à l’environnement, la PNS est très souvent associée à une inflammation de type 2. Ce type d'inflammation correspond à une réponse hyperactive du système immunitaire caractérisée par une surproduction de cytokines de type 2 dans ces différentes pathologies. Dupixent est la première biothérapie qui inhibe les voies de signalisation de l’IL-4 et de l’IL-13, les deux cytokines majeures impliquées dans l’inflammation de type 2. En France, la molécule est déjà disponible dans l’asthme sévère et dans la dermatite atopique de modérée à sévère. Elle a bénéficié d’un vaste programme mondial d’études cliniques avec onze études pivots impliquant plus de 9 000 patients… Dans la PNS, l’efficacité et la sécurité d’emploi de Dupixent ont été évaluées chez 724 patients âgés de 18 ans et plus lors de deux études cliniques de phase III, multicentriques, randomisées, en double aveugle versus placebo, pendant 24 à 52 semaines. Cette biothérapie peut désormais être utilisée en traitement additionnel aux corticostéroïdes par voie nasale pour les patients adultes ayant une PNS sévère insuffisamment contrôlée par des corticostéroïdes systémiques et par la chirurgie.
D'après une visioconférence de Sanofi Genzyme.