Le texte a notamment été cosigné par Jean-François Mbaye, député LREM et président du groupe d'étude sur le sida de l'Assemblée nationale, et Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la mairie de Paris et président de l'association des élus locaux contre le sida*.
« Selon l'ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, NDLR), l'Europe est un endroit dangereux pour les migrants. Nous ne parviendrons pas à enrayer l'épidémie tant que leurs droits ne seront pas respectés », rappelle Ricardo Fernandes, président du conseil d'administration de l'European AIDS Treatment Group (EATG).
Une consultation nationale dès 2022
À l’issue d'une enquête menée auprès de 38 élus et parlementaires, les auteurs du plaidoyer ont identifié une série de trois grandes orientations stratégiques à l'intention des candidats à l’élection présidentielle de 2022 mais aussi aux parlementaires en vue des prochaines élections législatives.
En premier lieu, le plaidoyer demande de reconsidérer la lutte contre le VIH et toutes les formes de discrimination associées comme une grande cause nationale de santé publique. Ensuite, il est proposé d'inscrire la lutte contre le VIH dans une véritable politique territoriale. Enfin, les auteurs estiment qu'il faut favoriser les actions locales et les approches plus ciblées sur les populations et les comportements à risque.
Dans le détail, il est suggéré d'organiser, dès l’été 2022, une grande consultation citoyenne. La lutte contre les discriminations s'appuierait quant à elle sur une révision du contenu de l'éducation dispensée en milieu scolaire sur la santé sexuelle et affective.
La prophylaxie pré-exposition (PrEP) est par ailleurs présentée comme un moyen de lutte efficace contre l'épidémie de VIH. Aussi est-il suggéré aux candidats de promouvoir ce mode de prévention des infections par le VIH via la communication et la formation de 8 000 médecins d'ici à fin 2022.
Les élus français, peu au fait des enjeux
Pour Jean-François Mbay, la solution est avant tout européenne. « Les traités actuels ne donnent pas de compétences exclusives à l'Union européenne en matière de santé, rappelle-t-il. Il faut remettre en question la souverainement nationale en matière de santé pour que tous les États membres disposent des mêmes standards en matière de droits des communautés, de législation autour des drogues ou de protection et de décriminalisation des travailleurs du sexe. Je crois en la capacité des groupes parlementaires internationaux à faire avancer les choses. »
L'enquête menée auprès des élus français a par ailleurs « dévoilé un véritable paradoxe qui est d'ailleurs propre aux pays développés, détaille Jean-François Mbaye. Il y a une certaine connaissance de ce qu'est la maladie, mais une méconnaissance des enjeux. Ainsi, la moitié des élus interrogés ignorent les objectifs de 95 % de patients dépistés, 95 % des patients dépistés sous traitement et 95 % des patients traités sous suppression virologique ».
En France, plus de 170 000 personnes vivent avec le VIH, et plus de 6 000 personnes découvrent leur séropositivité chaque année. En raison de l’épidémie de Covid-19, 650 000 tests de dépistage n’auraient pas été réalisés.
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* Le plaidoyer a été cosigné par Jean-François Mbaye, député LREM et président du groupe d'étude sur le sida de l'Assemblée nationale, Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la mairie de Paris et président de l'association des élus locaux contre le sida, Raphaël Gérard, député LREM et vice-président du groupe d’études discriminations et LGBTQI-phobies, Sylvie Justome, adjointe au maire de Bordeaux, la Dr Laura Orsini-Sauli, adjointe au maire de Bastia, et Bernadette Rwegera, directrice et fondatrice de l'association Ikambere visant à accompagner les femmes vivant avec le VIH vers l’autonomie.