À la fin août, à l’issue des trois périodes durant lesquelles il était possible de déposer une demande d'aide en raison d’une baisse d’activité liée à la crise sanitaire, 19 288 déclarations avaient été émises par des pharmaciens auprès de l’assurance-maladie. « 30 % de ces pharmaciens n’ont fait qu’une seule demande, 31 % deux demandes et 39 %, trois demandes », indique au « Quotidien » l’assurance-maladie, qui déclare avoir dégagé un volume d’avances à hauteur de 64 millions d’euros. Ce qui porte à 6 975 euros le montant moyen perçu par officine, note l’assurance-maladie, précisant que l’acompte par période est de 3 300 euros en moyenne. Une régularisation sera opérée en fin d’année.
Des forfaits en négociation
Cette aide ne concerne cependant que le différentiel d’activité entre les mois de références 2019 et les mois traversés par les officines pendant la crise sanitaire. Pour ce qui concerne les autres charges exceptionnelles, les syndicats de la profession sont intervenus auprès l’assurance-maladie afin que les pharmaciens soient indemnisés pour leurs missions durant l’épidémie et plus particulièrement pendant le confinement. « Cette prime « Covid » a du sens », martèle Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), citant les multiples services rendus par les officinaux entre les mois de mars et juin : distribution des masques des stocks de l’État, dispensation de médicaments à domicile aux patients confinés, équipement de l’officine en plexiglas et de l’équipe officinale en masques et gels… En effet, en ce qui concerne ces deux derniers postes de dépenses, le président de l’USPO précise que les pharmaciens n’ont finalement pas pu prétendre à la prime d’équipement promise par l’assurance-maladie. « Dans ces conditions, un forfait de 1 500 euros par officine pour ces trois mois me semble tout à fait légitime », affirme Gilles Bonnefond, ajoutant que les discussions avec Thomas Fatome, directeur général de l’assurance-maladie, devraient se poursuivre au cours de la semaine prochaine.
Le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, Philippe Besset, qui avait en son temps lancé l’idée d’une « ROSP Covid », a finalement revu sa position au profit du règlement de la distribution des masques des stocks de l’État. Les pharmaciens devraient percevoir à ce titre entre 300 à 400 euros, indique Philippe Besset. Le président de la FSPF déclare qu’il est aujourd’hui appelé à un tout autre combat : la réduction du délai d’écoulement des médicaments à l’ancien prix en cas de baisse des tarifs. Cette mesure qui entrera en vigueur le 1er octobre, devrait selon lui coûter 45 millions d’euros au réseau officinal, soit en moyenne plus de 2 000 € par officine.