Pascale et Pierre Pommé volent pour le plaisir, le leur et celui des autres. Ces deux pharmaciens, cotitulaires à Donville-les-Bains (Manche), s'envolent dans les airs aussi souvent que leur permettent l'officine et leurs responsabilités familiales et associatives.
« Nous avons toujours aimé voler, ma femme, mes enfants et moi, assure Pierre Pommé. Moi-même j'étais un peu dans ce milieu par mon père et mon frère. Pascale et moi avons appris le pilotage et obtenu notre licence de pilote en même temps, en 2008. »
Tous deux étaient, bien sûr, inscrits dans le même club, dont Pierre Pommé était le secrétaire. Des difficultés internes les ont amenés à « prendre leurs ailes », et à créer le Manche-aéro-club, basé à Granville, un peu au nord de Donville. Le club compte quinze pilotes – dont six pharmaciens -, « juste une véritable association, dans l'esprit et dans les faits, tous bénévoles », précise le confrère. Pascale Pommé est la présidente du club, Pierre Pommé l'un des deux instructeurs. « Nous nous adressons à tout le monde, nous visons une aviation populaire et de loisirs, et les élèves viennent de tout le nord Cotentin », poursuit Pierre Pommé.
L'instruction commence par… voler, dès la première leçon. L'élève volera ensuite, accompagné, ou en solo, dès la vingtième heure. Il devra aussi aller se poser sur un autre terrain, en liaison radio avec l'instructeur.
« Ce qui intéresse les gens, c'est de voler. Au début, on commence par des tours de pistes, il y a de l'émotion, du stress. » Un élève pilote peut être « lâché » dès 15 ans, obtenir sa licence internationale de pilote à 17 ans, après 45 heures de pilotage. Pierre Pommé a même eu un élève de 13 ans, « mais c'était trop jeune, c'était une erreur ». D'autres élèves démarrent à 65, 70 ans, « seule la visite médicale fixe la limite d'âge ». Un pilote titulaire d'une licence devra ensuite voler au moins 12 heures par an : Pierre Pommé vole, lui, au moins 150 heures par an ! « Je dis toujours aux jeunes : une heure de vol par semaine, c'est le même prix qu'un paquet de cigarette par jour. » Question de choix !
Évasion et sérénité
Avec Pascale, Pierre Pommé s'évade souvent vers Ouessant pour la journée : « On mange là-bas, et on rentre le soir », ou encore vers la Drôme, ou les Hautes-Pyrénées « voir la famille ».
Le club possède un seul avion, un Robin DR 400 140B, de quatre places. « Ce qui est cher, c'est la maintenance, assurée par un mécanicien agréé par l'Aviation civile, et l'assurance. Mais au club, on partage les frais. Ce qu'on veut, c'est que les gens volent, et ma femme sait répartir les frais selon les moyens de chacun. »
Le confrère part souvent de façon impromptue, emmenant quelqu'un de passage survoler la Rance ou le Mont Saint-Michel (jamais à moins de 3 000 mètres !). « L'aviation est une activité prenante, il faut apprendre et en avoir le goût, confie-t-il, mais elle apporte la sérénité. »