« Léon Monet, frère de l’artiste et collectionneur », au Musée du Luxembourg (jusqu’au 16 juillet). Léon (1836-1917) partage avec son frère Claude (1840-1926) le goût pour les couleurs, lui qui commercialise au sein de la Société Geigy & C°, l’ancêtre de Novartis, celles qui sont chimiques depuis les années 1850, utilisées dans l’industrie des indiennes rouennaises avec un éclat particulier. Jean, chimiste, le fils de Claude travaille avec lui. Collectionneur, Léon soutient son frère et les amis de ce dernier, Pissarro, Renoir, Sisley, dès les années 1860, et rachètera les carnets de dessins de son frère adolescent. Les frères sont ensemble aux Petites Dalles, à Pourville, Étretat et Rouen, où Claude peint les fameuses cathédrales. Le peintre a-t-il utilisé les couleurs chimiques de son frère ? À Giverny, la couleur de Claude est très exacerbée au détriment de la forme. Mais il a une cataracte, qui sera opérée. Certains diront : « Il fait de l’art avec de la chimie ». Une soixantaine d’œuvres pour découvrir Claude Monet en famille au cœur de l’industrie naissante de la couleur. Mais pas encore de réponse pour l’historienne d’art Géraldine Lefebvre, qui a mené les recherches sur Léon Monet et qui confirme que 60% des impressionnistes utilisaient la chimie.
* « Giovanni Bellini, influences croisées » au musée Jacquemart-André (jusqu’au 17 juillet). Une cinquantaine d'œuvres pour découvrir l'un des fondateurs de l’école vénitienne de peinture centrée sur la couleur. Dans la famille de Giovanni (vers 1435-1516), ils sont tous peintres. Son génie, intégrer toutes les nouveautés. Formé par son père Jacopo avec son frère Gentile, il adopte le côté sculptural de son beau-frère Andrea Mantegna, féru d’antiquité. Il donne à ses vierges à l’enfant des fonds or et les gestes sophistiqués des madones byzantines, mieux connues depuis la chute de Constantinople en 1453. Il utilise la peinture à l’huile des Flandres de van Eyck et Memling et ses compositions acquièrent un nouveau réalisme. À ses élèves, Giorgione et Titien, il emprunte la liberté de touche, un dessin moins net, une couleur plus présente.
* « Paul Strand ou l’équilibre des formes » à la Fondation Cartier-Bresson (jusqu’au 23 avril). 120 tirages de la Fundación MAPFRE à Madrid mettent l’accent sur l'engagement politique du photographe américain. Après des débuts pictorialistes, il recherche l’objectivité. Fuyant le maccarthysme, il s’installe en France et voyage, Mexique, Italie, Roumanie, Maroc, Égypte, Ghana, documentant l’histoire avec une photographie sociale.
* ART PARIS fête ses 25 ans au Grand Palais Ephémère (30 mars-2 avril) avec 134 galeries d’art moderne et contemporain de 25 pays. Deux thématiques, l'engagement et l'exil.