* Au Centre Pompidou, Germaine Richier (1902-1959), une rétrospective en 200 œuvres (jusqu’au 12 juin). Élève de Bourdelle, la sculptrice est très vite reconnue pour ses portraits en bronze. Le dessin dans l’espace est au cœur de sa création. Dans le bronze, elle cherche l’expression de la matière : dans « l’Orage », être massif et sans visage, le mouvement et la vie sont présents. Fascinée par les plantes et les animaux, l'artiste crée des hybridations de l’humain, femme-araignée, homme-chauve-souris, homme-forêt. À partir des années 1950, elle fond le plomb elle-même et y insère des os de seiche, des verres colorés, des émaux. Elle colorie aussi ses bronzes. Grande puissance créative dans l’histoire de la sculpture moderne, Germaine Richier est en 1956 la première femme exposée de son vivant au musée national d’Art moderne. Après avoir créé le scandale avec le Christ d’Assy : en 1950, le père Couturier commande aux grands artistes contemporains un Christ pour l’église du plateau d’Assy, en Haute-Savoie ; la sculpture sera retirée de l’autel jusqu’en 1969, les catholiques traditionalistes ne voulant pas de ce corps noué de douleur qui fusionne avec la croix.
* Au musée du Jeu de Paume, « Thomas Demand. Le bégaiement de l’histoire » (jusqu’au 28 mai). Né à Munich en 1964, le photographe et sculpteur recrée l’histoire à partir d’images connues, qu’il reconstruit avec des maquettes en papier et carton avant de les photographier et les détruire. Des images construites, lisses, qui évoquent des moments historiques du XXe siècle, comme la passerelle empruntée par Jean Paul II à son arrivée à Berlin après la réunification de l’Allemagne (« Gangway »), ou les bureaux de vote des élections américaines très contestées de 2000... Et aussi, drôles ou surprenantes, des images du quotidien prises avec son smartphone, comme la vidéo du navire « Pacific Sun » lors d’une tempête. Travaux préparatoires en papier de grands architectes ou du couturier Azzedine Alaia. Une nouvelle réflexion sur la construction de la photo, qui associe le temps et l’histoire.
* Au Palais de Tokyo, « Exposé·es » est inspiré par le livre d’Elisabeth Lebovici, « Ce que le sida m’a fait. Art et activisme à la fin du XXe siècle » (jusqu'au 14 mai). Historienne de l’art et journaliste, l'auteure explore les réponses d’artistes internationaux à l’épidémie, perte, émotions, douleur, mais aussi ce qui a changé dans la société, les notions de genre, de classe, de race depuis les années 1980.
* Du 22 au 27 mars, au Palais Brongniart, 31e édition du Salon du dessin, de renommée internationale, avec une quarantaine de galeries pour un millier de dessins anciens, modernes et contemporains. Du 23 au 26 mars, au Carreau du Temple,16e édition de Drawing Now Art Fair, avec 72 galeries internationales.