À seulement 27 ans, Guillaume Racle a été vice-président de l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF), a créé une CPTS quelques mois après l'obtention de son diplôme, s'apprête à devenir titulaire dans la Marne et participe aux négociations avec l'assurance-maladie pour le compte de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). Le choix de l'officine lui offre aujourd'hui une vie professionnelle aussi variée qu'enrichissante. Portrait d'un pharmacien passionné, dans le cadre de la Semaine nationale des métiers de la pharmacie.
Une mère avocate, un père ingénieur… Guillaume Racle ne vient pas d'une famille issue du monde de la santé. Pourtant, l'officine a toujours été une évidence pour lui. « J'étais attiré par la santé, mais aussi par l'aspect entrepreneurial. Travailler en officine répondait à toutes mes attentes même si l'on a souvent essayé de m'en dissuader. » Durant ses études de pharmacie, la vocation de Guillaume Racle pour le comptoir intrigue. Ses professeurs, notamment, lui demandent pourquoi il ne choisit pas une autre discipline médicale, puis pourquoi il ne s'oriente pas plutôt vers l'industrie ou la biologie… Une illustration concrète de l'image péjorative dont pâtit encore trop souvent l'officine, y compris à l'université. Guillaume Racle, lui, est resté fidèle à son choix. Bientôt titulaire d'une pharmacie dans la Marne, il voit la profession évoluer à vitesse grand V et s'engage à fond dans le développement des nouvelles missions. « On accompagne une cinquantaine de patients sous AOD/AVK depuis le début de l'année, on va bientôt proposer des entretiens asthme, on réalise des bilans partagés de médication, tous les TROD que le pharmacien peut réaliser, on vaccine bien sûr… Ce que nous voulons, c'est avoir un rôle de professionnel de santé de proximité, le qualificatif "docteur en pharmacie" est très important pour moi. Pour y parvenir, on diminue au minimum le temps non pharmaceutique, en externalisant le tiers payant, en s'appuyant sur notre groupement pour toutes les commandes, en digitalisant les factures… » Objectif : consacrer son temps aux patients plutôt qu'aux tâches administratives.
Convaincu et emballé par ces missions qui donnent une nouvelle image de la profession, Guillaume Racle ne se contente pas de les expérimenter au comptoir. Il défend également les intérêts de la profession en tant que conseiller économie et offre de santé pour l'USPO. « En ce moment, je me consacre essentiellement aux négociations économiques qui seront menées cet automne avec l'assurance-maladie. Je travaille aussi sur d'autres dossiers, les rejets par les complémentaires santé, les pénuries de médicaments… J'assiste également le président et explique aux pharmaciens notre position et ce que nous voulons mettre en place… » Quatre jours par semaine consacrés à l'USPO, deux à son officine, Guillaume Racle n'a guère le temps de souffler. « Ce métier est ma passion. On n'a plus souvent besoin de me freiner que de me motiver », s'amuse-t-il.
Un métier épanouissant mais qui peine pourtant à attirer les jeunes. « C'est pour cela que la Semaine des métiers de l'officine, organisée cette semaine, est une excellente initiative. Notre métier est encore méconnu. Pourtant, lorsqu'on regarde les chiffres, on se rend compte que presque la totalité des étudiants qui choisissent la filière en sont satisfaits et vont au bout de leurs études. On peut exercer partout, y compris près de chez soi, on peut changer de métier plusieurs fois durant sa carrière, avoir des horaires condensés qui offrent un équilibre avec sa vie privée… souligne Guillaume Racle. C'est donc un métier qui est adapté aux attentes de la nouvelle génération, mais pour que cette dernière le sache il faut lui en parler et l'accueillir en officine, pour qu'elle découvre la profession par elle-même. »
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