La revue « Prescrire » publie sa liste annuelle des « médicaments à écarter pour mieux soigner ». Une liste qui comprend 107 références et trois nouveautés.
Comme chaque fin d'année depuis onze ans, « Prescrire » a actualisé son bilan des médicaments à éviter car ils présentent « une balance bénéfices/risques défavorable » ou moins favorable que celle d'autres traitements, peuvent occasionner « des dommages disproportionnés pour les patients par rapport aux bénéfices qu'ils apportent » ou exposent ces derniers à des effets secondaires « alors que leur efficacité n'est pas prouvée au-delà de celle d'un placebo », selon les critères de la revue médicale.
Trois nouvelles références intègrent la liste 2023. Première d'entre elles, Palforzia, une poudre de graine d'arachide contenant des protéines d'arachide, utilisée par voie orale dans la désensibilisation en cas d'allergie à l'arachide. Un médicament qui « augmente la fréquence des réactions allergiques dans la vie quotidienne des patients, y compris celles motivant l'administration d'adrénaline », alerte « Prescrire ». Deuxième référence mise à l'index par la revue, le roxadustat (Evrenzo), autorisé dans l'anémie liée à une insuffisance rénale chronique. Ce dernier « n'est globalement pas plus efficace que les époétines pour corriger l'anémie, alors qu'il semble augmenter la mortalité chez certains patients et que son profil d'effets indésirables est plus chargé », soulignent les auteurs. Enfin, « Prescrire » a décidé d'ajouter à sa liste des médicaments à éviter la teinture d'opium (Drepizal), indiquée dans le traitement des diarrhées sévères. Une spécialité qui « n'apporte pas d'avantage clinique par rapport au lopéramide (Imodium ou autre), un opioïde commercialisé seul dans cette situation », estime « Prescrire ».
Un médicament fait par ailleurs son retour dans la liste après en avoir été retiré en 2020. Il s'agit du nintédanib, un inhibiteur de tyrosine kinases avec un effet antiangiogenèse, autorisé dans certains cancers bronchiques non à petites cellules (sous le nom de Vargatef) et dans certaines affections pulmonaires chroniques (sous le nom de Ofev). « L'analyse des données d'évaluation clinique a montré que, dans ces situations aussi, la balance bénéfices-risques du nintédanib est défavorable. Il figure donc à nouveau parmi les médicaments à écarter », explique la revue médicale. À noter enfin que deux références ont été enlevées du bilan des médicaments à éviter cette année : l'idébénone (Raxone) et le tériflunomide (Aubagio).
En tout, 107 médicaments composent la liste des médicaments « plus dangereux qu'utiles » dressée par « Prescrire ». Parmi eux, 88 sont commercialisés en France.
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