Prendre ses comprimés d'antirétroviraux contre le VIH quatre jours sur sept est aussi efficace qu'une prise quotidienne, selon les résultats définitifs d'une étude de l'Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS).
Dans le traitement du VIH, « plusieurs stratégies visant à limiter la toxicité médicamenteuse à long terme et à améliorer l'observance sont explorées, par exemple l'utilisation de traitements injectables à longue durée d'action, le passage à une bithérapie ou encore la réduction des doses », rappelle l'ANRS dans un communiqué. C’est dans cet objectif que l’essai ANRS Quatuor a étudié la piste du traitement intermittent, avec la prise des antirétroviraux quatre jours consécutifs par semaine, suivis de trois jours de pause. Au final, la prise intermittente s'est révélée aussi efficace qu'une prise quotidienne.
L’essai, publié début février dans le « Lancet HIV », a inclus, entre septembre 2017 et janvier 2018, 636 adultes infectés par le VIH et sous trithérapie antirétrovirale, dans 59 hôpitaux français. La moitié (318 patients) a pris le traitement quatre jours de suite, avant de faire trois jours de pause, et l'autre moitié a pris le traitement tous les jours. Le suivi a duré 48 semaines. « La même combinaison efficace et tolérée déjà en cours chez le patient a été utilisée, sans introduction de nouvelle molécule », évoque Pierre de Truchis, infectiologue à l'hôpital de Garches, qui a participé à la direction de l'étude.
Résultats : 96 % des patients du groupe intermittent ont montré une réponse immunitaire positive, contre 97 % du groupe témoin. Ils ont eu moins d'effets indésirables liés au traitement. Et 59 % des patients ont fait part d'une amélioration de leur qualité de vie, contre 7 % de ceux groupe continu.
Enfin, cette stratégie permet de réduire le coût des traitements antiviraux, qui passe 7 207 euros à 4 127 euros par an. « Cela représente une forte économie, sachant que, pour la région Île-de-France à titre d’exemple, en matière de coût de traitements toutes pathologies confondues, celui contre le VIH représente le deuxième poste budgétaire. Cette baisse des coûts est aussi un enjeu important pour les pays à revenu faible et intermédiaire », commente l’ANRS.
Le régime intermittent est donc une piste sérieuse à explorer. « Des études virologiques et pharmacologiques supplémentaires, ainsi que l'efficacité à plus long terme (96 semaines), sont en cours d'analyse », selon Dr Roland Landman, un des copilotes de l'étude.
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