Selon trois études publiées dans « The Lancet Infectious Diseases », un vaccin contre la méningite de type B pourrait protéger contre une maladie sexuellement transmissible, la gonorrhée.
Selon une première étude menée en Australie par le Pr Helen Marshall, le vaccin anti-méningite 4CMenB à deux doses apparaît efficace à 33 % contre la gonorrhée. Des chiffres semblables sont issus d'une deuxième étude menée aux États-Unis par le Dr Winston Abara : la vaccination avec deux doses de ce vaccin contre la méningite B semble apporter une protection de 40 % contre la gonorrhée. Une seule dose de vaccin aurait, elle, eu 26 % d'efficacité. Ces deux études, pour lesquelles les auteurs reconnaissent certaines limites, ne font qu'évaluer après coup des données, et ne permettent donc pas d'être certain d'un lien direct de cause à effet. Des essais cliniques sont nécessaires pour confirmer celui-ci.
Une troisième étude a cherché à modéliser les effets sanitaires et économiques de l'utilisation du vaccin contre la méningite B pour protéger contre la gonorrhée. Selon cette étude de modélisation pilotée par l'Imperial College de Londres, cette vaccination pourrait prévenir 110 000 cas de gonorrhée en Angleterre et économiser huit millions de livres sterling sur 10 ans.
Également appelée blennorragie ou encore chaude-pisse, la gonorrhée affecte surtout les moins de 30 ans, des hommes en particulier. Non traitée, elle peut entraîner un risque accru de contracter le VIH ou d'infertilité chez les femmes. Plus de 80 millions de nouveaux cas ont été enregistrés dans le monde en 2020, un nombre en augmentation.
En 2016, l'OMS s'est fixé pour objectif de réduire l'incidence de la gonorrhée de 90 % d'ici à 2030. Mais un vaccin efficace n'a pas encore été mis au point, et la baisse d'efficacité des médicaments contre les bactéries responsables de cette infection fait craindre que la gonorrhée devienne plus résistante. D'où l'intérêt porté aux vaccins contre la méningite à méningocoque B, qui pourraient aider à améliorer la protection contre la gonorrhée, selon les résultats parus dans « The Lancet Infectious Diseases ».
Avec l'AFP.
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