Des patients séropositifs au VIH traités par inhibiteurs de protéases seraient moins susceptibles d’attraper le Covid, selon une petite étude française.
Les personnes vivant avec le VIH et traitées par un inhibiteur de protéase dans le cadre d’une trithérapie pourraient avoir un risque plus faible de contracter le Covid-19, selon une étude préliminaire présentée au Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses (ECCMID 2022, 23 au 26 avril, Lisbonne),
Cette étude a été menée par le centre hospitalier intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges et l'hôpital général de Melun (France) dans six hôpitaux d'Île-de-France. Entre le 1er mai 2020 et le 31 mai 2021, les auteurs ont recruté 507 personnes séropositives, dont 169 traitées par une trithérapie avec inhibiteur de protéase et 338 suivant un traitement antirétroviral sans cette classe thérapeutique. Aucun des participants n'avait auparavant reçu de diagnostic de Covid-19.
Au cours d'un an de suivi, 12 % des sujets du groupe inhibiteur de protéase (IP) et 22 % de ceux du groupe sans inhibiteurs de protéase ont contracté le Covid. Parmi ces cas positifs au Covid, 4 patients ont été hospitalisés, tous dans le groupe sans IP.
Après ajustement des facteurs associés à un risque plus élevé de Covid (sexe, âge, le nombre de cellules CD4, nombre de personnes vivant dans le foyer, contact avec un cas positif de Covid) les chercheurs ont constaté que les patients du groupe inhibiteur de protéase étaient 70 % moins susceptibles d'être infectés par Covid par rapport à ceux du groupe sans IP.
Néanmoins, les auteurs soulignent qu'il s'agit d'une petite étude observationnelle et qu'elle ne doit pas conduire à utiliser les inhibiteurs de protéases en traitement préventif du Covid aujourd’hui.
Rappelons que les inhibiteurs de protéase disponibles en France sont l’atazanavir (Reyataz), le darunavir (Prezista), le fosamprénavir (Telzir), le ritonavir (Norvir) et l’association ritonavir + lopinavir (Kaletra).
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