Le plus souvent, le cancer colorectal (CCR) concerne les personnes âgées de 50 ans ou plus. Cependant, son incidence chez les plus jeunes - c'est-à-dire avant 50 ans - a augmenté au cours des 25 dernières années, notamment aux États-Unis.
Si plusieurs facteurs entrent en jeu, des chercheurs britanniques se sont intéressés au rôle que pourrait avoir la prise d'antibiotiques dans l'apparition d'un cancer colorectal chez les plus jeunes. Ils ont mené une étude en analysant les données écossaises de près de 40 000 personnes, notamment concernant l'âge, la prise d'antibiotiques oraux, les comorbidités et l'apparition d'un cancer colorectal. Au total, 7 903 personnes ayant un CCR (dont 445 avant 50 ans) ont été appariées à 30 418 personnes sans CCR. Les résultats, publiés dans le « British Journal of Cancer », montrent que la prise d’antibiotiques est associée à une augmentation de 49 % du risque de cancer du côlon chez les moins de 50 ans et de 9 % chez les personnes âgées de 50 ans et plus. En revanche, aucune association n’a été retrouvée avec le cancer du rectum, et le risque ne semble pas lié à la durée de la cure d'antibiotiques.
Pour l'auteur principal, le Dr Leslie Samuel (université d’Aberdeen), « le lien entre antibiotiques et un risque accru de cancer du côlon chez les personnes plus jeunes n’est pas étonnant, mais l'ampleur de ce risque (près de 50 %) est une surprise ». Il estime que, alors que la consommation d'antibiotiques chez les jeunes a augmenté partout dans le monde, elle est probablement un facteur - peut-être un facteur mineur - intervenant dans l’augmentation de l’incidence du cancer du côlon chez les jeunes. Toutefois, l’étude est trop petite pour pouvoir avancer des conclusions définitives et certains autres facteurs de risque n'ont pas pu être suffisamment étudiés, comme le surpoids, le type d'alimentation, l'inactivité physique et le diabète, par exemple. En effet, ces facteurs sont eux aussi probablement liés à l'apparition d'un CCR.
Ainsi, pour Alice Davies (du Cancer Research du Royaume-Uni), « il n'y a pas, aujourd'hui suffisamment de preuves pour affirmer que les antibiotiques augmentent le risque de cancer du côlon, mais cela donne une nouvelle pièce au puzzle. D'autres recherches sont nécessaires : nous devons encore comprendre quels antibiotiques pourraient augmenter le risque, comment, et de combien ils augmentent le risque ». N'oublions pas que « les antibiotiques sont un outil essentiel dans la lutte contre les infections », rappelle-t-elle.
Effet délétère sur le microbiote
Pour expliquer cette potentielle relation entre antibiotiques et CCR, les chercheurs évoquent leur rôle sur le microbiote intestinal. En perturbant son équilibre, les antibiotiques pourraient entraîner une surproduction ou une sous-production de certaines substances ayant un rôle de régulation sur le système immunitaire, ou favoriser l’installation de bactéries pathogènes. Et contribuer ainsi au développement de certains cancers.
En d'autres termes, ce ne sont pas les antibiotiques qui seraient cancérigènes, mais les modifications de la flore intestinale qui surviennent suite à leur utilisation.
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