L’oncologie est le plus grand domaine de la recherche et développement. Ainsi, en 2020, 46 % des essais concernaient l’oncologie, 12 % les maladies rares, 7 % les médicaments de thérapie innovantes et 6 % la pédiatrie, selon la base Oscar. En 2022, la R & D et l’innovation en oncologie continuent de se développer dans le monde, avec une hausse de 22 % par rapport à 2017, indique le dernier rapport annuel du cabinet Iqvia.
Toutefois, on observe de profonds changements. Tout d’abord, par les pays qui lancent ces essais, avec une montée en puissance de la Chine. « En effet, il y a dix ans, les laboratoires chinois représentaient 5 % du pipeline d'oncologie. Aujourd'hui, avec une part de 23 %, ils dépassent l’Europe (21 %) », évoque Stéphane Sclison, directeur associé d’Iqvia France. Certes, les États-Unis restent leaders du marché, avec 42 % du pipeline d’oncologie, mais leur position s’érode quelque peu : en 2007, ils détenaient 47 % du pipeline.
Cette percée de l’Empire du milieu se voit également dans les dépenses engagées par le pays dans ce domaine qui sont passées, en cinq ans, de 5 à 11,8 milliards de dollars.
Globalement, les dépenses en médicaments contre le cancer ne cessent de progresser. Elles ont atteint 196 milliards de dollars dans le monde en 2022 (dont la moitié engagée par les États-Unis) et, selon les projections d’Iqvia, elles pourraient atteindre 375 milliards de dollars d'ici à 2027, tirées par l'innovation, et à peine compensées par la mise sur le marché de biosimilaires, qui ont permis de faire 5,5 milliards de dollars d'économies en 2022.
Des biotechs en solo
Ensuite, le type de société menant les essais cliniques a aussi changé : les biotechs sont désormais responsables de 71 % des nouveaux médicaments d’oncologie, contre 45 % il y a dix ans. « Ces sociétés agissent désormais seules, sans s’appuyer sur une big pharma pour co-développer ou lancer un produit », ajoute Stéphane Sclison.
Autre phénomène intéressant : si les essais cliniques sont toujours plus nombreux, leur taux de réussite est en baisse, tombant à 3,5 % en 2022, car ils sont de plus en plus complexes et bien plus longs que les essais pour les autres pathologies. Par conséquent, l'année dernière, seulement 21 nouveaux principes actifs en oncologie ont été lancés. C’est moins qu’en 2021, une année record qui avait connu 35 lancements. Mais c’est également moins que la moyenne des années 2018-2022, qui s’établit à 23 lancements par an.
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