Outre les candidats vaccins en cours d’études, les scientifiques envisagent d’autres manières d’améliorer la protection des populations face au coronavirus. L’université d’Oxford, au Royaume-Uni, à l’origine du vaccin d’AstraZeneca, vient de lancer une étude sur la combinaison de ce vaccin avec celui de Pfizer-BioNTech.
La recherche ne faiblit pas face aux nouvelles questions pour faire face au Covid-19. Maintenant que les premiers vaccins sont homologués et administrés, des interrogations apparaissent quant à l’espacement des doses, le schéma vaccinal des personnes convalescentes, l’éventualité d’une 3e dose (dite booster) ou la possibilité de faire un rappel vaccinal avec un vaccin différent. Sur ce dernier point, les chercheurs se demandent s’il ne serait pas possible d’obtenir une meilleure efficacité en changeant de vaccin entre deux doses. Après tout, c’est un peu le schéma adopté par le vaccin russe Sputnik, dont le vecteur viral (un adénovirus humain) est différent entre la première et la deuxième dose. « Cela pourrait aider à créer une réponse immunitaire plus puissante, tout en diminuant le risque que le système immunitaire développe (entre les deux injections) une résistance envers le vecteur initial », ont défendu les chercheurs russes lors de la publication de leur étude dans « The Lancet ».
C’est dans ce cadre de foisonnement de questions que l’université d’Oxford a annoncé jeudi le lancement d’une étude de 13 mois sur 800 volontaires de plus de 50 ans. Le but : tester une partie des volontaires avec une première dose du vaccin à ARN messager de Pfizer-BioNTech et une deuxième dose du vaccin d’AstraZeneca-Oxford, et faire l’inverse pour une autre partie des volontaires. L’étude se propose aussi d’évaluer deux espacements des doses, à 4 et à 12 semaines. « Si nous montrons que ces vaccins peuvent être utilisés de manière interchangeable, cela augmentera considérablement la flexibilité de leur distribution », note le responsable de l'essai, le Pr Matthew Snape. Selon un spécialiste anglais, le Pr Peter English, « il arrive que certains vaccins fonctionnent mieux si on utilise un vaccin différent pour le rappel (…) Cette approche est appelée rappel hétérologue. Elle est parfois utilisée contre l'hépatite B chez des gens qui ne répondent pas bien à la vaccination standard ».
L’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites (ANRS) - maladies infectieuses émergentes indique qu’une autre étude va se pencher sur une combinaison de vaccin, à savoir le vaccin d’AstraZeneca et la première dose du vaccin Sputnik V. « L’essai clinique a été enregistré sur la base de données clinicaltrials.gov, il concernera 100 volontaires et devrait débuter en mars », détaille la vaccinologue Marie-Paule Kieny. Mardi dernier, la Haute Autorité de santé (HAS) a rappelé qu’elle excluait, pour le moment, un changement de vaccin entre les deux doses, faute de données scientifiques.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %