La solution pour traiter le Covid aurait-elle enfin été trouvée ? C’est en tout cas ce que suggère une nouvelle étude clinique menée par le Laboratoire Eli Lilly. Cette dernière montre que l’association de deux anticorps de synthèse, le bamlanivimab et l’étesevimab, permet de réduire les hospitalisations et les décès de 87 %.
Ce n’est pas la première fois que ces molécules se distinguent. Fin janvier, le laboratoire avait déjà rapporté que leur combinaison réduisait le risque d’hospitalisation et de décès de 70 %. Le dosage était alors de 2,8 grammes chacun. Cette fois, le bamlanivimab a été dosé à 700 mg et l’étesevimab à 1,4 gramme.
L’essai clinique a été réalisé sur 769 personnes de plus de 12 ans, testées positives au Covid-19, et présentant des facteurs de risque les rendant plus susceptibles d’être atteintes des formes graves du Covid-19. Parmi elles, 511 ont reçu le traitement, et 258 ont reçu un placebo. Chez les personnes soignées avec la combinaison d’anticorps, 4 personnes ont été hospitalisées et aucune n’est décédée. Dans le groupe placebo, 11 personnes ont été hospitalisées et 4 personnes sont mortes du Covid-19.
Aux États-Unis
Ce traitement est autorisé en urgence aux États-Unis depuis début février (dans le dosage de 700 mg de bamlanivimab et 1,4 gramme d’étesevimab), mais il n’est pas autorisé en France. En revanche, le bamlanivimab seul l’est, depuis le 26 février, dans le cadre d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU), pour les personnes atteintes de Covid léger à sévère, non hospitalisées, mais avec des facteurs de risques de formes graves (âge de plus de 80 ans, immunodéficience liée à une pathologie ou à un traitement). En France, le traitement doit être administré en intraveineuse à l’hôpital (perfusion unique de 700 mg sur une durée de 60 minutes) et dans un délai maximal de cinq jours après le début des symptômes. Un test diagnostic positif est nécessaire avant l’administration du traitement.
Par ailleurs, le bamlanivimab et l’étesevimab pourraient être de plus en plus utilisés en Europe. En effet, le 5 mars, l’Agence européenne du médicament (EMA) s’est prononcée favorablement à leur recours en association chez les patients qui ne requièrent pas d’oxygénothérapie et qui présentent un risque de Covid grave. L’agence a également examiné l’utilisation du bamlanivimab seul et a conclu, malgré les incertitudes entourant la monothérapie (peu d’études menées), qu’il pouvait être considéré comme une option de traitement. « Ces recommandations européennes peuvent être utilisées pour étayer les avis nationaux sur une éventuelle utilisation de ces anticorps avant la délivrance d’une autorisation de mise sur le marché », précise l’EMA.
Autres cocktails
La nouvelle étude d’Eli Lilly vient conforter l’utilisation des anticorps monoclonaux dans le traitement du Covid-19. D’autres molécules sont en lice, comme l’imdevimab et le casirivimab de la société Regeneron, qui sont elles aussi autorisées, en association, en urgence aux États-Unis pour les personnes atteintes du Covid-19 et risquant de développer une forme sévère de la maladie. Mais elles ne sont pas autorisées en France. C’est ce dernier traitement que l'ex-président Donald Trump avait reçu début octobre. S’ils suscitent un grand espoir, ces traitements ne sont cependant pas d’utilisation facile, notamment car ils doivent être administrés par voie intraveineuse.
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