Il ne restait déjà plus qu’un seul traitement par anticorps monoclonaux efficace contre Omicron BA.5. Mais après avoir écarté Ronapreve (casirivimab/imdevimab) et Xevudy (sotrovimab), l’Agence européenne du médicament (EMA) a fait de même, le 9 décembre, avec Evusheld (tixagevimab/cilgavimab), devenu inefficace face aux sous-variants de BA.5 (BQ.1 et son sous-lignage BQ.1.1) mais aussi face à des variants sous haute surveillance tels que BA.4.6, BA.2.75.2 et XBB. Les seuls traitements du Covid qui restent recommandés sont donc les antiviraux – Veklury (remdesivir) et Paxlovid (nirmatrelvir/ritonavir) – dont le mode d’action ne devrait pas pouvoir être perturbé par de nouveaux variants. Mais ils ne peuvent être prescrits à tous et ne remplacent pas les anticorps monoclonaux dans leur utilisation chez les immunodéprimés non répondeurs à la vaccination.
L’espoir affiché de l’EMA est donc l’arrivée de nouveaux anticorps monoclonaux efficaces contre les variants circulants. La solution est peut-être déjà en maturation en France, à l’Institut Pasteur, comme l’a rappelé la ministre de la Recherche, Sylvie Retailleau, lors de la journée scientifique organisée le 7 décembre par l’institut, à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Louis Pasteur. Le Laboratoire d’immunologie humorale de l’Institut Pasteur a en effet découvert un anticorps monoclonal prometteur, entraînant la création d’une biotech, baptisée SpikImm, et le début des essais cliniques pour SPK001 qui bénéficie du statut de priorité nationale de recherche.
Puissante activité neutralisante
Après avoir démontré une puissante activité neutralisante in vitro contre le SARS-CoV-2 et ses variants préoccupants, ainsi qu’une excellente efficacité thérapeutique sur des modèles animaux, SPK001 (et SPK002, développé en parallèle) a été très bien toléré lors d’une étude de phase 1 incluant trois cohortes de volontaires sains. Une étude de phase 2 a commencé pour les deux candidats médicaments chez des patients immunodéprimés. Ils sont tous deux destinés à être utilisés en prévention du Covid (prophylaxie pré-exposition) chez les patients immunodéprimés tels que les personnes transplantées, les patients atteints de cancers hématologiques ou de maladies auto-immunes, souvent faiblement ou non répondeurs après un schéma vaccinal complet (soit environ 300 000 Français). « Avec le large spectre et la puissante activité neutralisante de SPK001 et SPK002, SpikImm dispose de l’un des portefeuilles d’anticorps les plus prometteurs dans un arsenal prophylactique et thérapeutique très restreint mondialement depuis l’arrivée d’Omicron », explique Hugo Mouquet, chef du Laboratoire d’immunologie humorale de l’Institut Pasteur et directeur scientifique de SpikImm.
SpikImm a par ailleurs conclu un accord de licence non-exclusive sur la technologie Xtend de la société Xencor, afin d’augmenter la demi-vie des anticorps SPK001 et SPK002 et ainsi réduire la fréquence d’administration pour une utilisation optimale en prophylaxie. En fonction des résultats des essais cliniques, la biotech pourrait demander une autorisation d’accès précoce en France et une autorisation d’utilisation en urgence (emergency use) en Europe dès le 2e trimestre 2023.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %