Selon les résultats d'une étude menée par l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), l'administration de l'immuno-modulateur tocilizumab (RoActemra) à des patients atteints de formes graves du Covid-19 a réduit « significativement » le nombre d'admissions en réanimation et de décès.
Les premiers résultats de cette étude, qui fera prochainement l'objet d'une publication scientifique, représentent un « espoir prometteur » pour le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy. Des données qui doivent être consolidées mais ont été dévoilées dès le 27 avril par l'AP-HP « pour des raisons de santé publique » et ont déjà été communiquées aux autorités sanitaires françaises et à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Pour le Pr Xavier Mariette, co-investigateur coordinateur de l'essai randomisé contrôlé ouvert CORIMUNO-TOCI, il s'agit du « premier essai comparatif par tirage au sort ayant fait la démonstration d'un bénéfice clinique » de ce traitement chez des malades Covid souffrant d'une infection sévère.
Dans le cadre de cette étude, 129 patients hospitalisés dans 13 établissements différents et souffrant d'une pneumonie « de sévérité moyenne à grave » ont été inclus. La moitié d'entre eux a reçu une ou deux injections de tocilizumab en plus du traitement standard (oxygène, antibiotiques et anticoagulants). Après 14 jours de suivi, les chercheurs n'ont pas observé plus d'effets secondaires indésirables chez les patients ayant reçu tocilizumab que chez l'autre moitié des participants qui n'avait reçu, elle, que le traitement standard. Surtout, cet immunosuppresseur s'est montré efficace pour prévenir l'orage cytokinique chez les patients dans un état grave et a donc permis de réduire le nombre d'admissions en réanimation et celui des décès.
D'autres résultats encourageants ont été observés par d'autres équipes de recherche au sujet du tocilizumab. Une étude préliminaire compassionnelle menée par des médecins de l'hôpital Foch a également fait état d'une « nette réduction du recours à la ventilation mécanique » chez une trentaine de patients à qui l'on avait administré l'immuno-modulateur par intraveineuse, en comparaison des 29 patients « contrôles » qui ne l'avaient pas reçu. Les patients traités ont été eux aussi moins fréquemment transférés en réanimation et très peu d'effets secondaires ont été signalés. Il s'agissait néanmoins d'une étude ouverte, sans groupe de contrôle tiré au sort et qui n'apportait donc pas le même niveau de preuve.
RoActemra, commercialisé en France depuis 2009, est indiqué dans la polyarthrite rhumatoïde et depuis août 2018 dans le traitement du syndrome de relargage de cytokines provoqué par l'administration de CAR-T cells. L'effet anti-cytokinique de cet anticorps monoclonal semble donc se confirmer dans le cas de patients atteints du Covid-19.
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