Si l’espoir d’un vaccin contre le VIH a été maintes fois déçu, tous les essais ayant atteint la phase III ont été abandonnés en raison d’un manque d’efficacité, la donne pourrait bientôt changer.
Les résultats d’un essai de phase I* montrent qu’un candidat vaccin contre le VIH serait « sûr et capable d’induire une réponse immunitaire humorale et cellulaire rapide et durable ».
L’approche est innovante, car ce type de vaccin est composé d’un anticorps monoclonal fusionné à l’enveloppe du VIH (fabriquée en laboratoire et non infectieuse), qui cible spécifiquement la molécule CD40. Cette dernière est exprimée à la surface des cellules impliquées dans la mise en place de la réponse immunitaire protectrice, les cellules dendritiques. Ainsi, lorsque le candidat vaccin est injecté, les anticorps couplés ciblent directement les cellules dendritiques, amenant avec eux l’enveloppe du VIH. Les cellules dendritiques présentent ensuite les antigènes de l’enveloppe du VIH au système immunitaire, générant de ce fait une réponse immunitaire rapide et forte.
L’immunogénicité et l’innocuité du candidat vaccin, appelé « CD40.HIVRI.Env », ont été évaluées durant une étude de phase I d’escalade de dose contrôlée versus placebo chez 72 volontaires durant 48 semaines. Le candidat vaccin a été administré seul (aux doses de 0,3 mg, 1 mg ou 3 mg) ou de concert avec un candidat vaccin à ADN à J0 puis 4 et 24 semaines après la première injection. Cette stratégie de co-administration visait à évaluer si la réponse immunitaire pouvait être supérieure à celle induite par le vaccin « CD40.HIVRI.Env » testé seul.
Concernant la réponse immunitaire cellulaire, des lymphocytes T CD4 spécifiques de l’enveloppe ont été détectés chez tous les patients vaccinés, aux semaines 6 et 26, avec une persistance de la réponse jusqu’à la 48e semaine. Les différents niveaux de dose n’ont pas débouché à des différences notables, pas plus que la co-administration. Selon les équipes, ces résultats démontreraient la forte immunogénicité du candidat vaccin.
Enfin, en termes de réponse immunitaire humorale, soit celle produisant les anticorps, le candidat vaccin induit des taux élevés d’anticorps dirigés contre les protéines d’enveloppe du VIH et ce, quelles que soient les doses administrées. Des anticorps neutralisants, permettant de prévenir l’infection en bloquant l’entrée du virus dans les cellules cibles, ont également été détectés.
Aucun effet secondaire grave n’a été observé, ce qui montrerait la sûreté et la bonne tolérance du vaccin. Identifié il y a déjà plus de 40 ans, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) continue de faire des ravages. En France, le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité VIH en 2022 est estimé entre 4 200 et 5 700 par Santé publique France.
Essai conduit conjointement par des scientifiques du Vaccine Research Institute (VRI), de l’Inserm, de l’université Paris-Est Créteil, du CHUV de Lausanne et de l’université de Bordeaux,
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %