51 médecins, pharmaciens, sociétés savantes et associations de patients somment le gouvernement, dans une tribune publiée dans « Le Parisien », de mettre en place dès janvier l’expérimentation sur le cannabis médical.
Face aux retards qui s'accumulent, le gouvernement veut-il vraiment expérimenter le cannabis thérapeutique ? Certains viennent à en douter et craignent un nouveau report du projet. C’est pourquoi, 51 médecins, pharmaciens, sociétés savantes et associations de patients ont décidé d'interpeller le gouvernement dans une tribune publiée ce matin dans « Le Parisien ». Ils demandent que, « face à la souffrance des patients », il y ait « des décisions politiques fortes et rapides, des engagements tenus ».
Rappelons qu’en octobre 2019, un texte de loi avait autorisé la mise en place d'une expérimentation sur l’usage médical du cannabis en France. Mais le décret d’application de cet article 43 est attendu depuis plusieurs mois. « Sans ce décret, il est impossible de mettre en œuvre l'expérimentation », avancent les auteurs.
Contactée, la Direction générale de la santé (DGS) assure qu'une publication du décret « est visée pour le mois de septembre ». Le Conseil d'État « vient d'être saisi pour validation et le début de l'expérimentation est toujours prévu pour janvier », assure-t-elle.
Toutefois, Nicolas Authier, président du Comité scientifique temporaire (CST) chargé de superviser l’expérimentation, émet des doutes sur le respect de ce calendrier. « Même si le décret était publié en septembre, je ne suis pas sûr qu'on arrivera à commencer en janvier », car la production de cannabis étant interdite en France, l'ANSM ne disposerait que de quatre mois pour lancer les appels d'offres, sélectionner des fournisseurs étrangers puis importer leurs médicaments.
Autre écueil à une mise en place rapide : l'expérimentation n'a reçu aucune dotation budgétaire propre, contrairement au projet validé par l'Assemblée. « Cela veut dire que les médicaments seraient fournis gratuitement par les fournisseurs », décrypte le député Robin Reda (LR). Avec, dit-il, deux risques potentiels : que ces entreprises « limitent la variété de médicaments testés » ou « demandent des contreparties pour se positionner sur le marché français » en cas de légalisation du cannabis médical.
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