Une étude publiée dans « JAMA Neurology » et repérée par « Le Quotidien du médecin » montre que le risque de mortalité et de morbidité est accru chez les femmes enceintes atteintes d’épilepsie ainsi que chez leurs nouveau-nés. En particulier lorsque les mères prennent des antiépileptiques durant la grossesse.
Ces travaux ont été menés sur plus de 4,5 millions de grossesses entre 1997 à 2017. Parmi elles, 35 000 femmes épileptiques pour qui le risque de complications potentiellement fatales pendant la grossesse est 23 % plus élevé que chez les autres femmes. De plus, le nombre de décès est quatre fois supérieur chez les femmes enceintes atteintes d’épilepsie par rapport au reste de l’échantillon étudié. Les femmes enceintes épileptiques ont un risque « considérablement plus fort » de pronostic maternel et périnatal sévère et de mortalité pendant la grossesse et le postpartum, résume l’étude. Un nombre plus important de décès est également observé chez les nouveau-nés des femmes épileptiques. Pour ces derniers, le risque de décès périnatal ou d’être mort-nés est supérieur de 20 % à la moyenne et le risque de morbidité néonatale sévère est augmenté de 50 % en comparaison avec la population générale.
Cette étude, dirigée par une chercheuse au département de médecine de l’institut suédois Karolinska, a également évalué l’effet des médicaments antiépileptiques durant la grossesse, sur les femmes enceintes et sur les nouveau-nés. Selon leurs résultats, la prise d’un antiépileptique augmente le risque de morbidité maternelle sévère, en comparaison avec les femmes non médicamentées pendant leur grossesse. La prise de ces médicaments augmente en effet le risque de prééclampsie sévère, d’hémorragie sévère ou encore d’événements cérébrovasculaires. Des différences notables sont toutefois notées selon les médicaments. Ainsi, le valproate, la carbamazépine et l’oxcarbazépine sont associés à une augmentation du risque de morbidité maternelle sévère, quand d’autres, la lamotrigine et le clonazépam, ne montraient pas de surrisque chez la mère. Les nouveau-nés exposés à certains de ces médicaments ont également un risque de mortalité néonatale plus que doublé par rapport aux enfants qui ne l’ont pas été.
Si les dangers liés à la prise de ces médicaments chez la femme enceinte et l’enfant étaient déjà connus avant cette étude et si ces résultats peuvent sembler alarmistes, « 96 % des femmes épileptiques de l’étude ont eu une grossesse sans aucune complication, avec un pronostic normal », rassure la Pr Neda Razaz, première autrice de l’étude. Elle rappelle également que de nombreuses femmes enceintes souffrant d’épilepsie ne peuvent interrompre leur traitement. Selon elle, ses conclusions confirment surtout l’importance d’une meilleure prise en charge des mères épileptiques et de leurs nouveau-nés, avec un suivi effectué dans des établissements spécialisés, comme des cliniques, avant et pendant la grossesse.
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