Le Parlement européen estime qu'il est temps d'accélérer sur la question de la fin du recours à des animaux vivants dans la recherche scientifique. Pour les Académies de médecine et de pharmacie, leur utilisation reste toutefois indispensable dans de nombreux domaines.
En septembre dernier, une résolution adoptée par le Parlement européen invitait la Commission « à établir un plan d’action », afin de « supprimer des procédures impliquant des animaux vivants dans la recherche scientifique ». Une injonction qui s'accompagne d'un deuxième objectif : « accélérer le développement des méthodes et technologies de substitution. »
Dans un communiqué commun, les académies de médecine et de pharmacie (mais aussi l'Académie des Sciences et l'Académie vétérinaire de France) ont tenu à réagir. Selon elles, il est impossible à ce jour de se passer totalement d'animaux vivants dans la recherche scientifique. « Au cours des années récentes, les acteurs de la recherche en biologie-santé ont considérablement réduit le recours aux modèles animaux, rappellent tout d'abord les académies. Des méthodes alternatives à l’expérimentation animale ont fait l’objet de recherches importantes et ont abouti à des solutions de substitution couramment utilisées dans les laboratoires. » Ces solutions de substitution, si elles sont donc de plus en plus nombreuses, ne sont toutefois pas encore en mesure de s'appliquer à tous les domaines de la recherche, veulent souligner les académies. « Ils ne peuvent récapituler la complexité d’un organisme vivant (...). La grande majorité des recherches sur la physiopathologie humaine sont tributaires des modèles animaux, en particulier celles portant sur les neurosciences comportementales et les maladies infectieuses, inflammatoires, métaboliques et cancéreuses. De même, la recherche et le développement de nouveaux médicaments ne peuvent se soustraire à des analyses répondant à des exigences réglementaires dans des modèles expérimentaux animaux, en particulier pour les études précliniques et toxicologiques. »
Selon les académies, supprimer le recours aux animaux dans le cadre de la recherche scientifique dans les pays de l'Union européenne présente également un autre risque : la délocalisation vers des pays hors UE, dont les critères éthiques sont parfois moins stricts en matière de respect des animaux. Alors que la France prendra la présidence de l'Union européenne pendant les 6 premiers mois de l'année 2022, les académies signataires du communiqué estiment qu'il faut profiter de cette occasion pour mener « une expertise indépendante (afin) d'identifier tous les domaines dans lesquels la suppression du recours aux animaux en recherche pourrait avoir des conséquences négatives importantes et induire un abaissement du niveau de protection de la santé humaine ou animale ».
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %