Le variant britannique du Covid-19 sera dominant entre fin février et mi-mars. Cette annonce publiée par l’INSERM samedi dernier a été expliquée hier par la directrice de recherche et spécialiste en modélisation des maladies infectieuses Vittoria Colizza. Avec son équipe, elle a développé, il y a un an, le premier modèle d’impact du Covid-19.
Intégrant les données d’hospitalisation depuis le début de l’épidémie jusqu’au 10 janvier, les premiers résultats de l’enquête flash sur la présence du variant britannique en France (prévalence de 1,4 %) et les données issues au Royaume-Uni (notamment une transmission du virus augmentée de 50 à 70 %), la modélisation réalisée par l’équipe de Vittora Colizza, même dans son hypothèse la plus optimiste, n’augure rien de bon. « La date attendue à laquelle le variant britannique sera majoritaire en France, donc représentera plus de 50 % des contaminations, se situe entre fin février et début mars », explique la chercheuse. Une situation dont il faut se préoccuper rapidement car « la pression hospitalière est déjà élevée ». Toujours selon cette modélisation, en l’absence de nouvelles mesures, « les nouvelles hospitalisations hebdomadaires devraient atteindre le niveau du pic de la première vague (environ 25 000 hospitalisations) entre mi-février et début avril ».
Ces perspectives sont susceptibles d’évoluer, mais sans modification majeure. Une prochaine étude va ainsi prendre en compte les effets du couvre-feu avancé à 18 heures dans toute la France. En revanche, il est encore trop tôt pour que des effets de la campagne de vaccination puissent se faire sentir. Une chose est certaine : le variant britannique va devenir dominant rapidement et pourrait être à l’origine d’une 3e vague épidémique. À moins de nouvelles mesures restrictives… « Plus les mesures sont strictes et prises rapidement et plus leur impact est important sur l’épidémie. Mais après 10 mois de restrictions, le problème est d’obtenir l’adhésion de la population. » Seule bonne nouvelle au tableau : lorsqu’elles sont appliquées, ces mesures restrictives fonctionnent. Preuve en est au Royaume-Uni et en Irlande où le confinement strict a permis de réduire le R effectif en dessous de 1. Jeudi après-midi, le ministre de la Santé, Olivier Véran, semblait préparer le terrain en annonçant qu'un nouveau confinement « deviendrait probablement une nécessité absolue » si la circulation du variant anglais augmentait « de façon sensible » en France.
La vaccination aura aussi une incidence à terme. « Nous avons toutes les raisons de penser que ce variant est sensible aux vaccins », indiquait le ministre de la Santé, il y a une semaine. Ce que confirme Sylvie Van der Werf, responsable du centre national de référence des virus respiratoires de l'Institut Pasteur. « Il est extrêmement peu vraisemblable, étant donné la multitude d’anticorps générés par la vaccination, qu’il y ait un échappement total de certains variants. De plus, l’avantage des vaccins à ARNm est qu’il est envisageable de remplacer la séquence ARN par une séquence d’un autre variant. » En attendant les effets de la vaccination, Yazdan Yazdanpanah, directeur de la nouvelle agence ANRS maladies infectieuses émergentes, appelle à respecter à la fois les gestes barrière et les mesures de dépistage, traçage et isolement.
* D’après un point presse de présentation de la nouvelle agence ANRS maladies infectieuses émergentes.
Décision de police sanitaire
Exploitation et publicité suspendues pour un patch prétendant soigner de nombreuses maladies
Ça vient de sortir
Orkambi granulés : un nouveau dosage pour les tout-petits
Prévention des IST
Un nouveau préservatif féminin remboursable
La gemmothérapie, une source d'énergie vitale
La force et la pureté du bourgeon frais