L'Institut Pasteur de Lille prétend avoir identifié une molécule efficace contre le Covid-19. Une molécule qui serait déjà utilisée pour d'autres traitements mais sur laquelle les chercheurs laissent planer le mystère.
Dans les colonnes de « La Voix du Nord », les scientifiques impliqués dans cette découverte n'ont en tout cas pas dissimulé leur enthousiasme, alors que la mise au point d'un traitement efficace contre le Covid-19 se fait désespérément attendre. « Pris aux premiers symptômes de la maladie, ce médicament réduit la charge virale du porteur de la maladie et évite la contagion. Pris plus tard, il contrecarre ses formes graves. Son action est bien celle d’un antiviral et non celle d’un anti-inflammatoire. » Une annonce particulièrement encourageante qui fait suite à des travaux menés in vitro « sur des cellules humaines du poumon », précise le Pr Benoît Déprez, directeur scientifique de l'Institut Pasteur de Lille, qui a travaillé sur ce projet avec la start-up Apteeus (dont il est co-fondateur), spécialisée dans le repositionnement des médicaments. « Nous pouvons avancer très rapidement car ces molécules ont déjà une autorisation de mise sur le marché », ajoute-t-il. Reste désormais un obstacle, et non des moindres, trouver les financements nécessaires (environ cinq millions d'euros) pour mener un essai clinique en bonne et due forme.
Confiant, le Pr Déprez évoque la possibilité que ce traitement puisse être disponible dès « le début de l'année 2021 ». Il se montre en revanche bien plus mystérieux lorsqu'il s'agit de donner le nom de cette molécule si prometteuse. Produite par « un petit laboratoire européen », elle n'aurait pas ou peu d'effets secondaires, ne s'administre pas par piqûre, ne nécessite pas l'intervention de personnel soignant, ne présente pas de risques en termes d'interaction médicamenteuse, et, enfin, « son principe actif peut tuer le virus à une concentration trente fois inférieure à celle qui est basiquement proposée », explique le Pr Déprez.
Mais quel est donc le nom de cette molécule qui ne semble avoir que des qualités pour lutter face au Covid ? Pour le savoir, il faudra se montrer patient, tempère le chercheur lillois. « Nous ne pouvons pas donner son nom. Les stocks sont limités et nous avons besoin de réserves pour l’essai clinique. Nous souhaitons également éviter toute frénésie. Si cela fonctionne, sa production sera augmentée dans la sérénité et non sur la base d’une demande sauvage », détaille-t-il. Les essais cliniques, que le Pr Déprez espère démarrer au plus vite, et surtout leurs conclusions, permettront donc de dévoiler ou non l'identité de l'énigmatique molécule.
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