Dans une récente étude publiée dans la revue « Frontiers in Pharmacology », des chercheurs de l'université d'Oslo (Norvège) ont observé que le lopéramide pourrait avoir des effets bénéfiques sur le trouble du spectre de l'autisme (TSA).
L'étude norvégienne visait à identifier des médicaments, déjà indiqués dans d'autres pathologies, dont le profil permettrait de traiter efficacement les principaux symptômes du TSA. Ces symptômes comprennent notamment des troubles du comportement et des difficultés lors des interactions sociales.
Pour ce faire, les chercheurs ont eu recours à un modèle informatique recensant les protéines impliquées dans les TSA, et la manière dont elles interagissent les unes avec les autres. Ils ont ensuite examiné comment différents médicaments déjà existants affectent ces mêmes protéines et pourraient donc contrecarrer le processus biologique lié à ces TSA.
Quatre principes actifs ont été identifiés : lopéramide, bromocriptine, drospirénone et progestérone. De ces quatre médicaments, c'est le lopéramide, habituellement utilisé pour traiter les diarrhées, qui a montré les meilleurs résultats.
D’après les scientifiques, ces derniers seraient expliqués par le fait que le lopéramide affecte le récepteur opioïde μ, une protéine qui est généralement activée par les médicaments opioïdes comme la morphine. Ce récepteur agit principalement sur l’atténuation de la douleur, mais pourrait également avoir des effets positifs sur les déséquilibres du comportement social.
En effet, les chercheurs notent que des études antérieures sur des souris dépourvues du récepteur opioïde μ montraient que ces dernières présentaient des troubles du comportement similaires à ceux observés dans les TSA. Or les médicaments activant ce récepteur opioïde μ corrigent ces troubles chez les rongeurs.
Ainsi, « l'identification du lopéramide comme candidat à la réadaptation médicamenteuse pour les TSA est cohérente avec son potentiel de modulation du comportement social », précise l'équipe. « En outre, il pourrait avoir des effets gastro-intestinaux favorables chez les personnes atteintes de TSA, car ces symptômes sont fréquents dans les TSA ».
Car « il n'existe actuellement aucun médicament approuvé pour le traitement des déficits de communication sociale, le principal symptôme des TSA », rappelle le Dr Élise Koch de l'université d'Oslo, auteur principal de l'étude. « Cependant, la plupart des adultes et environ la moitié des enfants et des adolescents atteints de TSA sont traités avec des médicaments antipsychotiques, qui ont des effets secondaires graves. »
Avec cette découverte, les chercheurs espèrent être sur la voie d'un traitement efficace sur les principaux symptômes du TSA, alternatif aux médicaments antipsychotiques.
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