Testées chez des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer symptomatique précoce, des injections de donanemab ont permis de ralentir le déclin cognitif et fonctionnel des patients.
Deux nouveaux traitements contre la maladie d’Alzheimer ont récemment été approuvés aux États-Unis : Aduhelm (aducanumab, Laboratoire Biogen) en juin 2021, puis Leqembi en janvier 2023 (lecanemab, Laboratoires Esai/Biogen). Aujourd’hui, c’est au tour du Laboratoire Lilly de communiquer sur son nouveau traitement de la maladie d’Alzheimer, le donanemab.
En effet, cette molécule vient de montrer, dans un essai clinique de phase 3, une réduction de 36 % du déclin cognitif des patients traités au bout de 18 mois, selon un communiqué de l’entreprise. L'essai comptait 1 200 participants entre 60 et 85 ans et n'ayant pas encore atteint un stade avancé de la maladie. De plus, la capacité à accomplir des tâches du quotidien, comme conduire, converser, avoir des loisirs ou gérer ses finances, a également été mesurée. Sur 18 mois, les participants ayant reçu le traitement présentaient une réduction de 40 % du déclin dans leur capacité à réaliser ces tâches.
Eli Lilly prévoit de déposer une demande d'autorisation auprès de l'agence américaine des médicaments (FDA) dès ce trimestre, et dans le monde « aussi vite que possible ».
Le traitement peut toutefois entraîner des effets secondaires graves, comme des œdèmes ou des hémorragies cérébrales. Trois participants à l'essai clinique sont décédés.
Le donamemab comme le lecanemab et l’aducanumab sont des médicaments injectables qui ciblent les dépôts de la protéine bêta-amyloïde. Aux États-Unis, l'autorisation d'Aduhelm a été controversée, de nombreux experts critiquant le manque de preuves sur son efficacité. En revanche, le lecanemab a été le premier à démontrer clairement une réduction du déclin cognitif (de 27 %) dans le cadre d'un essai clinique. Ainsi, le donanemab d'Eli Lilly, s'il est « approuvé aux côtés du lecanemab », pourrait « offrir un choix de traitements aux patients », s'est félicitée Liz Coulthard, professeure à l'université de Bristol.
Le donamemab devrait également présenter un intérêt économique pour les patients américains. En effet, Eli Lilly a indiqué vouloir déposer une demande pour une autorisation d'AMM traditionnelle (et non accélérée), qui pourrait permettre une prise en charge plus large par le système de couverture santé fédéral Medicare, destiné aux personnes de plus de 65 ans. Ce qui n’est pas le cas d'Aduhelm et de Leqembi, qui ont bénéficié d’une procédure d'AMM accélérée, qui requiert de collecter moins de données cliniques afin de permettre la mise sur le marché plus rapide d'un traitement contre une pathologie grave. En contrepartie, Medicare avait annoncé ne les rembourser que s'ils étaient pris dans le cadre d'essais cliniques, limitant de facto grandement leur accès.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %