Selon une étude préliminaire américaine basée sur une nouvelle discipline, « l'épidémiologie digitale », le coronavirus aurait commencé à circuler dès l'été dernier dans la ville chinoise de Wuhan.
Les chercheurs de la Harvard Medical School ont analysé 111 images satellites de la ville de Wuhan sur une période allant de janvier 2018 à avril 2020. En observant ces clichés, ils ont constaté « une forte augmentation de l’affluence sur les parkings des hôpitaux » de la capitale de la province du Hubei « dès le mois d'août 2019, avec un pic en décembre » de la même année. Le nombre de véhicules garés devant ces hôpitaux aurait ainsi augmenté de 67 % entre octobre 2018 et le même mois l'année suivante, selon leurs calculs.
Les scientifiques ont aussi surveillé au cours des derniers mois les requêtes par mots-clés sur le moteur de recherche chinois Baidu. Dès l'été dernier, une augmentation notable du nombre de recherches comprenant les mots « toux » et « diarrhée », deux des symptômes du Covid-19, ont été observés. « En août, nous avons relevé un accroissement significatif des recherches liées à la diarrhée, qui n’avait jamais été observé lors des grippes saisonnières précédentes ou qui ne se reflétait pas dans les données concernant les recherches sur la toux », ont expliqué les scientifiques.
Ces travaux, qui n'ont pas encore fait l'objet d'une publication officielle, montrent qu'il « se passait quelque chose à Wuhan » dès l'été dernier, suggère le Dr Brownhill, directeur de l'étude, même s'il n'est pas possible à l'heure actuelle de « confirmer que l'augmentation de ces volumes est directement liée au coronavirus », reconnaît-il. « Ces résultats viennent appuyer d'autres travaux récents montrant que le virus est apparu avant sa détection sur le marché de fruits de mer (de Wuhan). De nombreuses études sont encore nécessaires pour découvrir pleinement ce qui s'est passé et pour que les gens apprennent réellement comment ces épidémies se développent et apparaissent dans les populations Il s'agit donc juste d'un autre élément de preuve », conclut le Dr Brownhill. Selon l'article d'un journal hongkongais citant des informations du gouvernement chinois, la détection du « patient zéro » dans le pays remonterait, pour l'heure, au 17 novembre 2019.
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