Après une fracture, l'immobilisation du membre avec un plâtre ou une orthèse est associée à un risque de thrombose veineuse profonde. Pour limiter ce risque, les patients sont placés sous traitement préventif à base d’anticoagulants, le plus généralement avec une héparine de bas poids moléculaire (HBPM). Cependant, l'aspirine par voie orale serait tout aussi efficace, selon une étude du « New England Journal of Medicine ».
Avec l'aspirine, pas plus de décès…
Dans cet essai multicentrique randomisé, ont été inclus plus de 12 000 patients de 21 centres de traumatologie aux États-Unis et au Canada. Les participants avaient tous été opérés après fracture d'un membre inférieur ou supérieur, quelle que soit sa localisation (de la hanche au pied ou de l'épaule au poignet) ou avaient eu une fracture du bassin. Durant leur hospitalisation, ils ont reçu soit 30 mg deux fois par jour d'héparine de bas poids moléculaire (énoxaparine), soit 81 mg deux fois par jour d’aspirine. À leur sortie de l’hôpital, ils ont poursuivi une thromboprophylaxie durant 3 semaines, selon le protocole clinique de chaque hôpital. L’étude a analysé, au bout de 90 jours, le taux de décès toutes causes. Or il n’y a pas eu de différence significative de mortalité entre les deux groupes, avec 47 décès dans le groupe aspirine (soit 0,78 décès pour 1 000 patients) et 45 dans le groupe HBPM (0,73 décès pour 1 000 patients).
...Ni de complications
Quant aux complications, il n’a pas été retrouvé de différences entre les incidences des embolies pulmonaires, des hémorragies, des infections, ni des autres événements indésirables liés aux traitements. De tous les résultats étudiés, la seule différence observée portait sur l’incidence des thromboses veineuses profondes, un peu plus fréquentes dans le groupe aspirine. Mais cette complication reste néanmoins rare dans les deux groupes, avec 2,5 thromboses veineuses profondes pour 1 000 patients dans le groupe aspirine et 1,7 % dans le groupe héparine. « La différence est relativement faible, tempèrent les auteurs. De plus, elle porte sur les thromboses veineuses profondes survenant au niveau des jambes, qui sont moins graves que les embolies pulmonaires et qui n'ont pas nécessité de traitement la plupart du temps », a déclaré Deborah Stein, co-auteure de l’étude. Pour les chercheurs, ces conclusions pourraient remettre totalement en cause la stratégie préventive des thromboses dans un contexte post-traumatique. Et ce d'autant plus que les patients préfèrent avoir de l'aspirine par voie orale que des injections quotidiennes d'héparine.
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