Insolite

À la recherche de la vache écolo

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Publié le 05/12/2024

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Notre planète devra-t-elle un jour sa survie aux vaches qui en broutent les prés ? La question semble bien saugrenue. Car on sait depuis longtemps que les flatulences des ruminants sont plutôt – et très significativement – génératrices du méthane, gaz responsable du redoutable effet de serre. On a cru, un temps, que la solution à cette pollution animale se cachait dans les pets du kangourou... En 2007, des scientifiques Australiens avaient en effet identifié chez les marsupiaux de précieuses bactéries intestinales, elles, non productrices de méthane… Las, leurs espoirs se sont envolés (comme un pet) quand d’autres études ont démontré qu’il n’en était rien. Préserver la couche d’ozone reste pourtant au top de la to do list de nombreux chercheurs. Tel Paulo de Méo Filho, ce scientifique brésilien qui travaille au sein de l'université UC Davis, au nord de la Californie, à la transformation du microbiote intestinal de la vache. Son objectif, étudier la flore naturelle digestive de veaux pour y remplacer les espèces bactériennes émettrices de méthane par un microbiote moins nocif pour la planète. Louable objectif si on se rappelle que près de la moitié de l'augmentation de la température depuis l'ère industrielle vient du méthane. En pratique, l'analyse des échantillons prélevés dans le rumen des veaux permet d’identifier les bactéries qui transforment l'hydrogène en méthane. Comme le gaz n'est pas digéré, une vache régurgite (rôt et flatulence) en moyenne 100 kg de méthane par an. Les chercheurs focalisent ainsi leurs travaux sur la culture d’espèces génétiquement modifiées (ex vivo), qui accapareraient l'hydrogène et bloqueraient alors la méthanogénèse. L’idée étant bien sûr de les réadministrer aux bovins dans l’espoir de créer un nouveau microbiote respectueux de l’environnement. Mais les scientifiques, prudents, préviennent : le risque, expliquent-ils en substance, est que le blocage de la méthanogénèse aboutissent à une accumulation d’hydrogène dans le tube digestif de l’animal… ce qui pourrait lui être fatal. Sans être cynique, avouons que cette issue, bien que non souhaitable, serait une autre solution à la méthanisation de notre atmosphère…

Didier Doukhan