Un essai contrôlé randomisé a été mené aux États-Unis chez 1 126 personnes obèses ou en surpoids testées positives au Covid, afin de savoir si la metformine - antidiabétique oral de première intention en monothérapie, qui possède également des effets anti-inflammatoires et antimicrobiens - pouvait prévenir l’apparition de cas de Covid long.
Dans les trois jours suivant un test positif au SRAS-CoV-2, les personnes incluses ont reçu soit de la metformine durant deux semaines, soit un placebo. Après 10 mois, 35 des participants du groupe metformine ont reçu un diagnostic de Covid long, contre 58 pour le groupe placebo, ce qui représente une réduction de 40 % du risque de Covid long. L’effet protecteur était plus marqué lorsque la metformine était instaurée dans les 4 jours suivant l'apparition des symptômes, et plus modéré au-delà. « Cette étude est la première à suggérer qu’un médicament administré pendant la phase aiguë du Covid-19 pourrait réduire le risque de Covid long, qui se manifeste par des symptômes variés et fluctuants pouvant inclure essoufflement, fatigue chronique, brouillard cérébral, anxiété et stress », indique Jacqui Sage dans un commentaire publié dans le « British Medical Journal ».
Metformine ou vaccination ?
Toutefois, ces résultats sont à tempérer, car la protection apportée par la metformine est du même ordre que celle d’une primo-vaccination contre SARS-CoV-2. Si le résultat reste intéressant, il est donc de moindre portée dans une population très majoritairement vaccinée. N’oublions pas également que la metformine présente des contre-indications en cas d’insuffisance sévère rénale, respiratoire ou hépatique. « En cas de défaillance d’organe (insuffisance cardiaque, respiratoire ou hépatocellulaire) aiguë ou chronique, la metformine peut être à l’origine d’une acidose lactique, qui peut être mortelle », précise la Société française de pharmacologie et de thérapeutique.
De plus, les chercheurs ont précisé que la metformine n'avait pas été testée sur des personnes souffrant déjà de Covid long, et ne pouvait donc pas être utilisée en traitement de cette maladie, mais seulement en prévention.
Enfin, l’étude présente une limite de taille. En effet, elle n’a été menée que chez des personnes obèses ou en surpoids (IMC>25). On ignore donc si les résultats pourraient être généralisés aux populations ayant un poids normal, avec un IMC de moins de 25.
Côté pharmacologique, le mécanisme d'action par lequel la metformine pourrait réduire l'incidence du long covid reste incertain. « Des études antérieures ont montré qu’elle empêchait le virus SARS-CoV-2 de se répliquer en laboratoire : cela pourrait être la cause de la réduction à la fois des cas de Covid-19 sévère et de Covid long observés dans l’essai », a déclaré le co-auteur David Odde, de l'université du Minnesota.
Par ailleurs, d'autres bras de l'essai ont testé l'ivermectine et la fluvoxamine, mais sans succès : ni l'une ni l'autre n’a diminué le risque de Covid long.
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