La première grande étude sur la chloroquine et l’hydroxychloroquine (HCQ) pointe leur inefficacité et surtout l’augmentation pour les patients du risque cardiaque et létal. Le ministre de la Santé a saisi le Haut Conseil de la santé publique pour qu’il revoie les règles dérogatoires de prescription.
La dernière étude sur l’hydroxychloroquine fait grand bruit. Publiée dans « The Lancet » vendredi dernier, elle a pour point fort d’inclure les dossiers de 96 032 patients testés positifs au SARS-Cov-2, admis dans 671 hôpitaux dans le monde entier entre le 20 décembre 2019 et le 14 avril dernier. On est donc loin des petites études de 20 patients statistiquement non significatives. Son point faible ? Il s’agit d’une étude rétrospective et non d’un essai clinique. Seule une étude prospective randomisée avec un bras de contrôle, comme DisCoVeRy ou Solidarity, peut répondre définitivement à la question de l’efficacité de la molécule. Néanmoins, cette gigantesque étude rétrospective menée par une équipe internationale fournit des pistes intéressantes.
Elle a formé quatre groupes de patients : sous chloroquine, sous chloroquine + macrolide (comme l’azithromycine), sous HCQ, sous HCQ + macrolide. Soit un ensemble de 14 888 patients, comparés à un groupe de contrôle de 81 144 patients sous traitement standard ne prenant aucune de ces molécules. Tous devaient avoir commencé le traitement dans les 48 heures après le diagnostic de Covid-19. Ont été exclus les patients dont la confirmation de Covid-19 intervenait lorsqu’ils étaient déjà placés sous ventilation, ainsi que ceux recevant du remdesivir. Résultat ? « Après avoir contrôlé de multiples variables (l’âge, le sexe, l’origine ethnique, l’IMC, les comorbidités sous-jacentes et la gravité de la maladie au départ), l’utilisation de chacun des quatre schémas thérapeutiques a été associée à un risque accru d’apparition d’arythmie ventriculaire et de décès à l’hôpital. » De plus, les auteurs notent qu’ils ont été « incapables de confirmer un bénéfice de la chloroquine ou de l’HCQ, utilisée seule ou en association avec un macrolide, dans les données d’hospitalisation pour Covid-19 ».
L’ensemble de ces résultats basés sur un très grand nombre de patients de par le monde est suffisamment inquiétant pour que le ministre de la Santé, Olivier Véran, annonce dès samedi avoir saisi le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) pour qu’il analyse cette large étude et qu’il « propose sous 48 heures une révision des règles dérogatoires de prescription ». En outre, les revues médicales internationales telles que le « Journal of the American Medical Association » (JAMA), le « New England Journal of Medicine » (NEJM) ou le « British Medical Journal » (BMJ) ont récemment publié des études négatives sur l’utilisation de l’hydroxychloroquine dans le Covid-19. En France, l’usage de l'hydroxychloroquine dans cette pathologie est très encadré : à l'hôpital, pour les cas graves, sur décision collégiale des médecins.
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