La vaste étude rétrospective sur l’utilisation de l’hydroxychloroquine (HCQ) publiée dans « The Lancet » est définitivement enterrée après la rétractation de trois de ses quatre auteurs. Une autre revue médicale de renom retire une autre étude sur les mêmes bases que « The Lancet » et en publie une autre, pas plus favorable à l’HCQ utilisée cette fois en prophylaxie. Le feuilleton fleuve continue.
L’hydroxychloroquine est non seulement la molécule pour laquelle le plus grand nombre d’essais cliniques a été lancé de par le monde pour étudier son efficacité sur le Covid-19, mais aussi celle qui cumule le plus d’études non conformes aux standards internationaux. Après les critiques sur des essais trop légers car sans bras de contrôle, non randomisés en double aveugle, ayant des critères d’inclusion critiquables et sur un nombre de patients non significatif, la vaste étude rétrospective publiée dans « The Lancet » le 22 mai donnait l’espoir d’un retour à la rigueur scientifique. Il ne s’agissait certes pas d’un essai clinique, mais l’inclusion des dossiers de 96 032 patients testés positifs au SARS-Cov-2, admis dans 671 hôpitaux dans le monde entier entre le 20 décembre 2019 et le 14 avril dernier laissait présager des résultats solides.
Las, les critiques se sont multipliées depuis sa publication, exacerbées par la réaction de nombreuses autorités sanitaires qui ont choisi de suspendre les essais cliniques en cours sur l’HCQ. Des critiques fondées sur l’inaccessibilité des données sources, qui a poussé « The Lancet » à prendre ses distances en publiant, il y a trois jours, un avertissement appelé « expression of concern ». L’étude est désormais définitivement enterrée avec la rétractation officielle hier soir de trois des quatre auteurs de l’étude qui expliquent ne pas être en mesure de garantir « la véracité des sources des données primaires ». La société qui les a collectées, Surgisphere, est dirigée par le 4e auteur et refuse en effet de donner accès à sa base de données.
Pour les mêmes raisons, la revue médicale « New England Journal of Medicine » (NEJM) a retiré hier, une heure après « The Lancet », une étude publiée le 1er mai dont les données sources provenaient de la même société Surgisphere. L’étude en question ne portait pas sur l’HCQ mais visait à évaluer les risques des patients sous traitement chronique pour pathologie cardiovasculaire face au Covid-19.
Ces rebondissements ne vont pas clore les polémiques, et encore moins la médiatisation autour de l’hydroxychloroquine. Le travail des chercheurs continue. Preuve en est, le « NEJM » a publié une nouvelle étude hier sur l’utilisation de l’HCQ en prophylaxie chez des personnes ayant été exposées au virus. Il s’agit de personnes qui se sont trouvées à moins d’1,80 mètre (6 pieds) d’une personne contaminée, pendant au moins 10 minutes, qui ne portaient ni masque ni écran facial, ou seulement un masque. Résultats : pas de différence significative entre les 414 patients ayant reçu de l’HCQ et les 407 sous placebo quant au fait de développer le Covid-19. En revanche, plus de 40 % des patients sous HCQ ont rapporté des effets indésirables, contre moins de 17 % des patients sous placebo.
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