L'étude polémique cosignée par le Pr Didier Raoult sur l'usage de l'hydroxychloroquine pour traiter des malades du Covid va être retirée du site où elle est en pré-publication. De son côté, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) annonce qu'elle va saisir la justice.
Qualifié de « plus grand essai thérapeutique sauvage connu » par seize sociétés savantes dans une tribune publiée dans le journal « Le Monde », l'étude cosignée par le Pr Didier Raoult sur l'usage de l'hydroxychloroquine pour traiter des malades du Covid n'en finit plus de faire des vagues. Pour rappel, cette étude, menée sur plus de 30 000 patients Covid soignés à Marseille, avait conclu que l'administration d'hydroxychloroquine ou d'ivermectine réduisait la mortalité chez les personnes suivies. Néanmoins, les patients souffrant d’un risque cardiaque n’ont pas reçu le traitement selon plusieurs scientifiques, qui dénoncent une étude biaisée.
Par ailleurs, les instigateurs de ces travaux n'auraient pas respecté la réglementation en vigueur. Ce samedi, l'ANSM a confirmé son intention de saisir la justice. L'autorité sanitaire estime en effet que les travaux conduits à l'IHU de Marseille auraient dû « bénéficier d'un avis favorable d’un comité de protection des personnes et d’une autorisation (de sa part) », ce qui n'a pas été le cas. Mercredi au Sénat, le ministre de la Santé, François Braun, avait également brandi la menace de sanctions contre les co-auteurs de l'étude.
Si le Pr Raoult s'est toujours défendu en évoquant une simple « étude observationnelle » et a répété qu'il n'y avait « jamais eu d’essai thérapeutique », il a toutefois annoncé que l'étude, mise en ligne sur le site de prépublication « MedRxiv » le 3 avril, allait être retirée. « Tous les auteurs (dont moi) du pre-print qui fait si peur en montrant que l'on pouvait soigner, ont décidé, par solidarité avec le Pr Lagier menacé par la direction, de retirer le pre-print pour ne pas laisser croire à une trahison de sa part et pour protéger les plus jeunes », a annoncé Didier Raoult sur Twitter. Une annonce qui faisait suite à celle des hôpitaux marseillais (AP-HM) qui avaient également confirmé le retrait du pre-print. « Je pense que la réputation de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU) de Marseille est suffisamment gravement mise en cause aujourd'hui pour que ce papier soit retiré afin de préserver l'IHU », a notamment expliqué le directeur de l'AP-HM, François Crémieux.
Avec l'AFP.
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