La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative qui met plus de 10 ans à être cliniquement visible. Identifier les signes avant-coureurs ou les facteurs de risques de la développer plus tard est donc une question capitale, notamment pour améliorer la prévention des patients à risque et envisager des traitements avant même l’apparition de la maladie.
C’est dans cette optique qu’une équipe de chercheurs (projet Aramis) ont identifié dix pathologies significativement plus fréquentes chez les malades d’Alzheimer dans les 2 à 10 ans avant le diagnostic, que chez des patients du même âge. Pour cela, les scientifiques ont analysé des dossiers de santé anonymisés de près de 80 000 patients, consultant chez des médecins généralistes en France et au Royaume-Uni, issus de la base de données européenne THIN (The Health Improvement Network). De cette base, ils ont extrait les cas de démence dus à la maladie d'Alzheimer (environ 20 000 dans chaque pays) et apparié chacun d’eux à un témoin de même âge. Ils ont ensuite testé le lien possible entre l’apparition de la maladie et 123 pathologies, en remontant jusqu’à quinze ans avant le diagnostic.
Au final, les chercheurs n’ont pas mis en évidence de facteurs fortement associés à Alzheimer entre dix et quinze ans avant le diagnostic, mais dix facteurs sont retrouvés de façon statistiquement significative dans la période deux-dix ans : la dépression figure en tête de liste, suivie par l’anxiété, l’exposition à un stress important, la perte d’audition, la constipation, la spondylarthrose cervicale, les pertes de mémoire, la fatigue (et les malaises), et enfin les chutes et les pertes de poids soudaines. Les résultats sont publiés dans la revue « The Lancet Digital Health » du 23 février.
Facteur de risque ou signe avant-coureur ?
« Les rapprochements effectués nous ont permis de confirmer des associations connues, comme les problèmes d’audition ou la dépression, et d’autres facteurs ou symptômes précoces qui le sont moins, comme la spondylarthrose ou la constipation. Cependant, nous ne faisons que rapporter des associations statistiques. Celles-ci devront faire l’objet d’études complémentaires pour comprendre les mécanismes sous-jacents », confie le chercheur Thomas Nedelec, de l’équipe Aramis. « La question reste de savoir si les problèmes de santé rencontrés sont des facteurs de risque ou bien des symptômes ou signes avant-coureurs de la maladie. »
Ces résultats doivent encore être affinés mais sont dès à présent précieux pour les professionnels de santé, et tous les acteurs de la prévention, qui pourraient essayer d’agir sur ces facteurs de risque, dès qu’ils sont détectés, avec l’espoir de pouvoir prévenir la maladie.
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