Une seule injection d'un nouveau traitement antiviral contre le Covid-19, à base d’interféron, a réduit de moitié le risque d'hospitalisation en cas d'infection, selon un essai clinique publié dans le « New England Journal of Medicine ».
C’est un nouveau traitement qui pourrait avoir un bel avenir dans la prise en charge du Covid. Chez des personnes atteintes de l'infection, il suffirait d’une injection dans les 7 jours pour réduire de moitié le risque d’hospitalisation, selon une étude clinique publiée dans le NEJM.
Le traitement en question utilise des interférons, protéines cruciales dans la réponse immunitaire. Elles sont sécrétées naturellement par le système immunitaire en réponse à la présence d'un agent pathogène (bactérie, virus, etc.) et s'attachent aux récepteurs de certaines cellules, déclenchant alors production de protéines de la fonction immunitaire, notamment antivirales et antibactériennes (qui sont distinctes des anticorps).
Il existe plusieurs types d’interférons. Ceux appelés lambda ont la particularité de s’attacher notamment aux cellules des poumons, précisément là où sévit le Covid-19.
Le traitement consiste en une injection d'une version synthétique d'interférons lambda, dans les 7 jours après l'apparition des premiers symptômes du Covid-19. Il a été testé lors d'un essai clinique sur plus de 1900 adultes infectés par le Covid, entre juin 2021 et février 2022, au Brésil et au Canada. Quelque 85 % des patients étaient vaccinés. Sur les 931 personnes ayant reçu le traitement, 25 ont été hospitalisées, contre 57 des 1 018 personnes ayant reçu un placebo, soit une réduction de 51 %, selon l'étude. Les résultats sont encore meilleurs en isolant les patients non vaccinés. « Ce traitement en une seule injection offre un avantage pratique par rapport à l'antiviral oral Paxlovid de Pfizer, qui nécessite la prise de dizaines de comprimés sur cinq jours », a commenté Jeffrey Glenn, qui a fondé la compagnie Eiger biopharmaceuticals ayant mis au point le traitement. Il ajoute que le traitement ne devrait pas perdre en efficacité avec l’apparition de nouveaux variants, puisque les interférons interagissent avec les cellules du système immunitaire, et non pas avec le virus.
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